Présidentielles 2022 , l’élection volée, le débat enjambé
OPINION. Tout en asphyxiant le débat présidentiel sous prétexte de gestion de crise géopolitique, Emmanuel Macron trouve néanmoins le temps de faire une campagne de communication bien rodée.
Le covid a permis à Macron, pour gouverner de manière autocentrée, d’enjamber son propre gouvernement, et surtout la représentation parlementaire qui ne montra, il est vrai, que peu d’aptitude à la résistance. La crise ukrainienne va lui permettre d’enjamber cette saine respiration démocratique d’un débat national qui avait tout lui d’être (tant le bilan est d’un vide abyssal).
Car notre président est tout voué à la gestion d’une crise internationale. Les problèmes concrets des Français devront attendre, Sa Majesté a des préoccupations bien supérieures qui ne lui en laissent pas le temps ! Il aura pourtant pris le temps de réaliser un vrai bijou de sitcom vidéo pour lancer sa candidature : parfaitement huilé, maquillage et musique, une authentique vidéo publicitaire, dont les médias suivront les épisodes ! Le premier numéro est un symbole du vide de la pensée macronienne, dont le professionnalisme des images et de la bande-son pourrait bien suffire à le dissimuler pour beaucoup, et donc ce nouveau sitcom élyséen pourrait faire le job. Déplorons-le, tout en le craignant. Beaucoup trouveront cela branché et moderne, peu importe la vacuité du propos !
Aussi tragique que soit le contexte international, aussi positif que soit le fait de voir la France revenir au centre du jeu diplomatique, au moins en apparence, le président candidat a tiré avec ce conflit toutes les cartes d’atouts gagnants. La peur des citoyens lui offre le bonus énorme de celui qui est aux affaires et qui lui épargnera de parler ce qui constitue aussi la conjoncture nationale : Records de déficit extérieur, impasse silencieuse sur l’enjeu des retraites, communautarisme islamique qui a fait exploser notre fondation laïque, danger — bien concret dans certaines zones de non droits sur notre terre de France — encouru par le simple fait d’errer dans nos rues.
Oui pour une fois, une seule fois,...