Présidentielles 2022

Fable présidentielle ou l’audace des maires-poules

OPINION. Des candidats largement sollicités en peine pour recueillir leurs signatures, un Bayrou qui arrive à la rescousse… La comédie des parrainages a inspiré à notre lectrice une fable tout en humour.

/2022/03/basse-cour


Des villes, des campagnes, on caquette, on accourt.
Les volailles du royaume devront bientôt élire
Le grand maître des lieux, le Roi de la basse cour.
Mais dans ces temps troublés, quel monarque choisir ?

Des poules bretonnes aux plumes lavées de pluie
Des canards du sud-ouest aux belles oies de Paris
Pintades du Midi, poules noires du Berry
On piaille dans le pays de midi à minuit.

Sur le trône un poussin depuis cinq ans déjà
Abreuve de discours tout ce qu’il ne fait pas
Admire son reflet, caresse son duvet
Dont souvent la douceur vient à l’émerveiller
Du sceptre du monarque, il en a fait son jouet
Et méprise la plèbe aux portes du palais

La place fait des envieux, nombreux sont en lice
Appelés du destin, guettant l’instant propice ;
Cinq fiers volatiles ont retenu l’attention
Face au peuple à plumes font leurs présentations.

Une dinde au jabot lissé contre le temps
La diction ampoulée de ces tribuns d’antan
Suivie sans grand entrain d'une armée de dindons
Qui comptent de vassaux, autant que de félons.

Un vieux jars, le regard rouge et sec,
Pinçant dans le propos autant qu’avec son bec
À celui qui rappelle les erreurs du passé.
Se parant dès lors d’un plumage métissé
Il renie de sa vie ce qu’il a adoré.

Un coq venu du sud, cet hôte inattendu
Prêchant le courage plutôt que la vertu
Drape sa carcasse dans l’exploit de ses pères
Aux poussins qui le suivent, ordonne un regard fier.

Une pintade charpentée dresse la tête
Moral et flancs alourdis par l’ultime défaite
Chant plus rocailleux que les coteaux voisins
Ne croit pas plus aux autres qu’en son propre destin.

Un canard gras du col, épris de bonne chère
Grand défenseur des arbres et des lombrics, ses frères
Mal bâti du...

Vous aimerez aussi