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Présidentielles 2022 : le grand théâtre d'ombres

OPINION. Macron, Zemmour, Taubira et la "Primaire populaire", Le Pen, Mélenchon… Pour les prétendants à l'Élysée, les dernières semaines furent particulièrement chargées en rebondissements et en coups de théâtres. Au point de faire bouger les lignes et de contrarier l'issue prévue (et crainte) de tous ? Régis de Castelnau dresse l'état des lieux.

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La campagne de l’élection présidentielle 2022 est un grand révélateur de la déshérence politique dans laquelle se trouve notre pays. En 2017, un trio constitué de la haute fonction publique d’État, de l’oligarchie économique et de la magistrature politisée, a organisé de longue main un coup d’État pour faire élire à la magistrature suprême un parfait inconnu.

S’appuyant sur l’essentiel de l’armature politique du Parti socialiste, Emmanuel Macron a ainsi réalisé un hold-up mettant la dernière main à la destruction des institutions républicaines. Une Constitution en lambeaux, plus de séparation des pouvoirs, plus de mécanismes de contrôle démocratique, corps intermédiaires mis hors-jeu, multiplication des règles et des initiatives proprement liberticides : la France, si elle ne peut être qualifiée de dictature, ne peut plus être considérée aujourd’hui comme une démocratie. En dehors des serviteurs du pouvoir c’est un diagnostic qui est largement partagé chez nous, comme à l’étranger. Le caractère chaotique du mandat d’Emmanuel Macron, y compris dans la gestion erratique de la crise sanitaire, est le produit de cet acte fondateur avec l’installation à l’Élysée d’un président illégitime.

Comprenons-nous bien, une certaine légalité formelle a été respectée, mais force est de constater qu’en dehors des béni-oui-oui et des profiteurs du bloc élitaire, personne ne peut considérer qu’Emmanuel Macron est à sa place. Et c’est cela qui est d’ailleurs assez étrange, l’essentiel des acteurs continue depuis cinq ans, et malgré les évidences à faire comme si. Comme si la France avait un président respectable, comme si le Parlement pourtant pitoyable chambre d’enregistrement fonctionnait normalement, comme si notre pays avait un premier ministre présentable. Comme si les corps de contrôle Conseil Constitutionnel et Conseil d’État remplissaient leurs missions, comme si les syndicats groupusculaires et inaudibles servaient encore à quelque chose. Comme si les collectivités locales et territoriales, structures pourtant essentielles fonctionnaient normalement,...

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