Projet Hercule : le démantèlement d’EDF est suspendu
ARTICLE. Mercredi 28 juillet, Emmanuel Macron a décidé de suspendre son projet de réforme d’EDF. Le gouvernement français et la Commission européenne n’ont pas su trouver un terrain d’entente. Mais la refonte du Groupe énergétique français ne serait que partie remise.
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Le projet “Hercule” renommé “grand EDF” en avril 2021 ne verra pas le jour. Tout du moins dans l’immédiat. Mercredi, le gouvernement a informé les syndicats d’EDF ainsi que le conseil d’administration du Groupe du gel temporaire de la réforme. Cet arrêt momentané est le fruit de dissensions entre la Commission européenne et le gouvernement français. Malgré plusieurs mois de négociations, les deux parties n’ont pas su trouver un terrain d’entente.
Les négociations entre la France et la Commission européenne au point mort
La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, exigeait deux contreparties pour autoriser la scission du Groupe public français en trois entités. Tout d’abord la mise en concurrence des concessions des 400 barrages hydroélectriques d’EDF, ce à quoi la France s’est toujours opposée. Ensuite, que chaque partie divisée (nucléaire, hydraulique et énergies vertes) soit désormais strictement indépendante l’une de l’autre. Que les bénéfices de l’une ne viennent pas suppléer les pertes de l’autre.
Mais cette dernière exigence remet en cause l’existence même de la réforme. Car l’idée d’Emmanuel Macron était de privatiser la future entité “énergie verte” à hauteur de 40 % pour combler les pertes de l’entité nucléaire fortement plombée par le coût de l’amortissement de son parc. Par ailleurs, la France veut renégocier avec Bruxelles le droit de relever de 42 euros à 48 euros le mégawattheure (MWh) les tarifs de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique). Ce faisant, elle vendrait plus cher son électricité aux divers concurrents et fournisseurs alternatifs comme Total Énergie. Pour l’instant la demande française a rencontré le véto de Bruxelles.
La France soumise au diktat européen ?
Une source anonyme gouvernementale confie aux Échos que « pour le gouvernement, il n’est pas envisageable de soumettre un projet de loi au Parlement dont les principaux termes n’auraient pas fait l’objet...