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Quand Jean-Luc Mélenchon réinvente le Parti socialiste

OPINION. Partir de la gauche de la gauche pour rejoindre, petit à petit et par à-coups, le centrisme et la droite : pour Régis de Castelnau, la stratégie de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis n'est qu'une redite d'une vieille habitude socialiste. Un chemin que Guy Mollet ou François Mitterrand ont déjà emprunté avant lui.

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Depuis son résultat au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a adopté un comportement qui peut apparaître comme erratique mais qui finalement obéit à une logique et permet de le rattacher à un précédent politique.

Juste après la deuxième Guerre mondiale, et avant le début de la guerre froide, Guy Mollet avait pris le contrôle de la SFIO (nom du PS de l’époque) avec des positions très à gauche et un discours résolument marxiste. Il avait même initié des contacts avec le PCF pour discuter d’une éventuelle fusion des deux partis ! On sait ce que cela a donné avec la répression anti ouvrière, les guerres coloniales et toutes les capitulations. Et l’on put constater d’ailleurs que François Mitterrand avait été à bonne école lorsque venant de la droite, il avait pris d’assaut le parti socialiste. À l’aide d’un discours quasi léniniste : « Celui qui n'accepte pas la rupture avec l'ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, ne peut être adhérent au Parti socialiste. » On connaît le résultat avec François Mitterrand et le PS, fourriers résolus de l’instauration du néolibéralisme en France.

La surenchère dans le discours

Jean-Luc Mélenchon a toujours manifesté son attachement total et sans réserve au mitterrandisme. Il vota le traité de Maastricht et fut un ministre docile du gouvernement socialiste qui a le plus privatisé dans l’histoire de notre pays. Sa rupture avec le PS, et ses candidatures présidentielles n’étaient que les outils de sa prise de pouvoir sur la gauche. Quitte à afficher des lignes politiques contradictoires entre la campagne de 2017 et celle de 2022.

Le 10 avril 2022 au soir, sa jubilation d'avoir réussi se donnait à voir sur tous les écrans. Au contraire de 2017 où sa déception était visible, et où il n’appelait pas au "barrage antifasciste"...

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