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Rapport sur la souveraineté énergétique : le procès de « l'inconscience »

ARTICLE. La commission d’enquête parlementaire sur notre perte de souveraineté énergétique a publié ses conclusions ce jeudi 6 avril. Le récit d’une « divagation politique, souvent inconsciente et inconséquente, qui nous a éloignés de la transition écologique ».

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Les conclusions sont accablantes et on n’en attendait pas autre chose. « Souvent, nous sommes passés de l’incompréhension à la surprise, jusqu’à la consternation » : voilà comment le député Renaissance, Antoine Armand, résume les six mois de commission d’enquête parlementaire sur les « raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France » en introduction du rapport rendu public ce jeudi 6 avril. L’élu décrit le « récit d’une lente dérive, d’une divagation politique, souvent inconsciente et inconséquente, qui nous a éloignés et de la transition écologique et de notre souveraineté énergétique ».

L’inconscience et l’électoralisme


Sur 372 pages, le rapport de la commission présidée par le député LR Raphaël Schellenberger raconte trente ans d’errements politiques sur le nucléaire, une « histoire de décisions souvent partielles ou différées, voire contradictoires, [...] prises à l’envers, sans méthode, sans prospective, aux conséquences lourdes, et qui ne semblaient trouver leur source que dans des maux profonds : l’inconscience et l’électoralisme ».

Concrètement, selon le document, le mix énergétique s’est « comme affaibli de l’intérieur » : nous démantelions notre fleuron nucléaire sans compenser suffisamment cette perte dans les renouvelables, aveuglés par l’illusion de notre surcapacité. Le document fait notamment mention de l’ancien premier ministre Lionel Jospin qui, « sans pourtant produire aucun élément pour étayer ses déclarations [...], explique que sa décision [de fermer Superphénix] reposait fondamentalement sur des raisons industrielles, à la fois techniques et financières ». Il ne voyait pas, à cette époque, la perte considérable de l’avance technologique de la France.

François Hollande et sa « loi de 2015, ses objectifs chiffrés, dont les “50 %”, et le plafonnement de la capacité de production nucléaire » ont aussi eu droit à leur procès. Celle-ci est considérée par le rapport comme « un contre-exemple de politique énergétique ». Quant à Emmanuel Macron, mise à part « L’arrêt de la centrale de...

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