Le plan des partisans de l'abandon du nucléaire était redoutable, quasi infaillible. Pendant des années, tout faire pour nuire au nucléaire de telle sorte que les investissements dans le secteur soient réduits à tel point qu’une diminution de la part du nucléaire français — fixée à 50 % à horizon 2025 — soit adoptée en 2015, en dépit du bon sens énergétique. Puis une fois placé devant la nécessité et l'urgence de la transition énergétique à mener pour diminuer les émissions de CO2 et gagner en souveraineté, mettre en avant le « temps long » qui régit le développement de l’atome pour le discréditer. Construire de nouvelles centrales ? Vous n’y pensez pas :  « C’est bien trop tard pour se décider maintenant, car il faut 15 ans pour qu’un réacteur nouveau fonctionne. Les rapports du Giec préconisent de nouveaux dispositifs d’ici trois ans. »

Des applaudissements sont de mise pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV interrogée le 16 janvier par le Dauphiné. Avoir lutté contre tout projet concernant le nucléaire pendant des décennies pour à la fin avancer un temps de développement trop long face à l’urgence climatique, voilà qui est imparable. Les rapports du GIEC indiquent que les émissions de gaz à effet de serre doivent être limitées de 43 % d’ici 2030 pour cantonner le réchauffement climatique à environ 1,5 °C. On ne construit pas une centrale nucléaire, un EPR 2 qui plus est, en moins de 15 ans. Et encore moins quatorze centrales. Donc à quoi bon investir dans cette technologie, se demandent avec une fausse naïveté les opposants à l’atome, quand on peut déployer rapidement des énergies renouvelables (ENR) pour remplacer les énergies fossiles qui composent encore plus de 60 % du mix primaire français ?

Mais le plan des partisans au tout renouvelable comporte une faille, et pas des moindres :...