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Sous Macron, l’État de droit « gilet jaune » sévit encore

ARTICLE. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté épingle le ministère de l’Intérieur dans sa gestion de certaines interpellations abusives. Une enquête qui n’est pas sans rappeler d’anciens débordements policiers en 2019.

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2023 présenterait-il le même fumet sécuritaire rance des années gilets jaunes ? Le contrôleur général des lieux de privation (CGLPL), Dominique Simonnot, a publié ce mercredi 3 mai, sur le site de l’organisation, un courrier adressé à Gérald Darmanin le 17 avril 2023. En marge des manifestations du 24 et 25 mars 2023, trois équipes de contrôleurs ont visité neuf commissariats parisiens pour « pour contrôler les conditions de prise en charge des personnes interpellées dans le cadre ou en marge de ces manifestations ».

Cette missive n’a sans doute pas plu au premier flic de France. « Ces visites ont donné lieu au constat d’atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes enfermées », estime la CGLPL qui pointe du doigt une succession de manquement de la part des forces de l’ordre. Elles auraient eu massivement recours à « titre préventif, à la privation de liberté à des fins de maintien de l’ordre public ». Problème, cette approche préventive « n’est prévue par aucun texte de droit français ».

Tout comme pour les Gilets Jaunes en 2019, le cortège des manifestations contre la réforme des retraites s’est accompagné de son lot de fauteurs de troubles — les fameux idiots utiles de la macronie — les blacks Blocs. Mais il ne semble pas qu’il s’agisse ici de ces casseurs. 80 % des gardes à vue analysées et avoisinant les 24 heures dans des procédures se sont soldées par un classement sans suite après un rapide passage au tribunal.

Darmanin et Nuñez s’insurgent

Et pour cause. Dans notre démocratie pas si apaisée, la CGLPL pointe une grave dérive. Tout comme en 2019, « des consignes avaient été données aux parquets “en contradiction avec les normes et principes juridiques applicables en matière de garde à vue”, écrit Dominique Simonnot. Ainsi certains agents interpellateurs...

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