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Une "tribune des diplomates" dénonce le projet de réforme de la haute fonction publique

ARTICLE. Ils sont une cinquantaine de diplomates et de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères à publier une tribune dans Le Monde. Un texte qui entend dénoncer le projet de réforme de la haute fonction publique, mais qui pêche par corporatisme. Bien qu’il s’en défende.

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Après les militaires, les policiers, les avocats ou les infirmières, un nouveau corps de métier élève la voix contre la politique macronienne. Le 24 mai, le groupe Théophile Delcassé, collectif d’une cinquantaine de diplomates et de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, a publié une tribune dans le Monde. Le texte, critique, fait part d’une grande inquiétude quant au devenir de la profession.

Dans le viseur des signataires, la réforme de la haute fonction publique, qui vise à “améliorer la gestion des cadres supérieurs de l’État”. Portée par Matignon, elle axerait les parcours en fonction des compétences et non plus de l’appartenance à un corps d’état ou d’un statut. En somme, la fonction publique fonctionnerait comme une entreprise, conception finalement très cohérente avec celle de la start up nation appelée de ses vœux par le président de la République. “Elle (ndlr, la réforme)favorisera en effet les nominations au choix, sapera la neutralité des agents dont les spécialités sont méprisées et les emplois transformés en autant de prébendes

Une américanisation de la haute fonction publique ?

Les diplomates dénoncent également la menace pernicieuse qui pointe à l’horizon : “qui voudrait d’un consul ou d’un ambassadeur étiqueté politiquement ?”, écrivent-ils, tout en appelant de leurs vœux des “emplois publics” qui “doivent être maintenus à l’abri des influences partisanes ou d’un caprice de quelque courtisan romancier de gare”. Le problème, au fond, c’est que cette réforme est calquée sur le modèle américain. “Celui du spoil system américain, qui est sans rapport avec notre histoire et nos traditions”. Cette appétence pour le système américain de politisation des administrations n’est pas sans rappeler celle de Nicolas Sarkozy en son temps. Ce n’est pas la première fois que les actions d’Emmanuel Macron semblent calquées sur celles...

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