Ce que la démission du général Lecointre dit de la France
ARTICLE. En annonçant sa démission prochaine, le chef d’État-Major des armées François Lecointre inflige à Emmanuel Macron la deuxième crise militaire de son quinquennat… bien qu’il se défende de toute dissension avec le Président de la République.
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3 ans et 329 jours. C’est la durée de la mission du Général François Lecointre à la tête de l’état-major des armées. Dimanche 13 juin, le général d’armée a annoncé qu’il quitterait ses fonctions après les célébrations du 14 juillet prochain, annonce faite de concert avec l’Élysée, qui a déclaré dans un communiqué : « Le président de la République tient à saluer en lui le grand soldat, le chef militaire et le serviteur de l'État. »
Le général François Lecointre a eu une carrière militaire bien remplie. Après Saint-Cyr, l’officier d’infanterie de marine a servi dans le Golfe, en Côte-d’Ivoire, au Rwanda, en Somalie ou au Mali. Mais c’est surtout lors du combat du pont de Vrbanja, pendant la guerre de Bosnie, que François Lecointre s’est illustré dans la fameuse charge, baïonnette au canon, contre les forces serbes.
François Lecointre était devenu chef d’état-major des armées (CEMA) après que le Général de Villiers a démissionné le 19 juillet 2017 en raison d’un différend sur le budget des armées : un évènement sans précédent sous la Vème République. Emmanuel Macron peut donc se targuer d’avoir suscité en moins de cinq ans deux démissions historiques de leur CEMA. Imbattable.
Les raisons de la démission
Mais le général Lecointre n’a pas réellement laissé transparaître les raisons de sa démission et a tenu, avec une certaine langue de bois – ou intégrité militaire – à défendre ses « supérieurs » Emmanuel Macron et Florence Parly dans le sillage des tribunes de militaires qui ont mis à mal le lien civils-armées et fragilisé le gouvernement. Pour lui, donc, rien à voir avec cela, puisqu’il réaffirme que « les militaires en activité sont incompétents sur la politique intérieure, ils n’ont aucune légitimité pour y intervenir, et s’ils y interviennent, ils ont tort ».
Pas de lien non plus avec les récentes annonces...