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Comment le reconfinement entraîne une recrudescence des sentiments anti-parisiens

ARTICLE. Samedi, les Parisiens se sont précipités dans les gares pour quitter la capitale après que le gouvernement a annoncé le « reconfinement » de 16 départements, dont ceux d’Île-de-France. Cet « exode » aussi massif que soudain, en plein contexte de crise sanitaire, provoque la rogne des « provinciaux ».

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C’est un flot abondant, en provenance des différentes gares de Paris, qu’ont vu affluer les villes de Bretagne, de Rhône-Alpes, du Pays Basque ou encore du Grand-Est ce week-end. Dès les annonces de Jean Castex jeudi soir, presque tous les trains en direction de Bretagne et du Pays Basque affichaient « complet »  sur le site internet de la SNCF.

Mais ce brusque exil des Franciliens n’a pas été au goût de tout le monde. Des images de foules compactes dans le métro puis à la gare Montparnasse, prise d’assaut, ont fait le tour des réseaux sociaux, et ont provoqué la colère de nombreux internautes. « Les Parisiens, restez chez vous ! » s’exclame l’un d’entre eux. Selon l’Express, la SNCF a vendu jeudi 73.000 billets.

Mais plus que la peur du virus, c’est davantage un sentiment général d’aversion pour les « Parigots » qui domine. Perçus comme méprisants vis-à-vis du reste de la France, ils suscitent un rejet notable. Un internaute écrit par exemple : « Demain en fin de journée les bourgeois parisiens quitteront la capitale pour leurs résidences secondaires en Bretagne ou dans le sud, seuls resteront confinés les gueux, les sans dents ... »

Mépris territorial, mépris de classe, sentiment de supériorité supposé et oubli des autres villes de France, le parisianisme se manifeste déjà dans le vocabulaire. Le terme de province est par exemple lourd de sens puisqu’il signifie littéralement « tout sauf Paris ». En outre, on « monte » à Paris et on « descend » en province… Surtout, les « provinciaux » ont l’impression qu’on ne fait appel à eux qu’en période de crise grave, que ce soit pour leur sang ou pour leurs terres. Comme le souligne le magazine Historia, après la Première guerre mondiale, Paris est montrée du doigt comme « lieu de perdition morale » ou comme « lieu [aux] modes de vie jugés insouciants » au moment où...

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