« On est revenu au papier et au stylo »a relaté à France Bleu un membre du personnel de l’hôpital de Dax (Landes). L’hôpital a en effet été visé, mardi 9 février, par une cyberattaque massive de type ransomware (ou rançongiciel). Il s’agit d’introduire dans le système d’information un programme qui chiffre les données et demande une rançon en échange pour leur déblocage. L’attaque a paralysé le système informatique et de ce fait, ses communications, ses données financières et médicales.

Selon le CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique), en partenariat avec OpinionWay, les entreprises, dont 57% ont été touchées par au moins une attaque l’année dernière, sont inquiètes. Pour une grande partie d’entre elles, le nombre d’attaques a drastiquement augmenté en 2020. Parmi ces attaques, le ransomware a concerné une entreprise sur cinq, un chiffre alarmant vu les conséquences : « perturbation de la production, indisponibilité du site web, perte de CA… ».

Ces intrusions sont d’autant plus déstabilisantes que le contexte actuel de pandémie de covid-19 nécessite le bon fonctionnement des systèmes informatiques. Vu la médiatisation actuelle des établissements du secteur de la santé et l’urgence de la situation, les pirates pensent pouvoir soutirer de l’argent facilement et rapidement, d’autant que, étant dotés de systèmes d’informations complexes, ils sont particulièrement difficiles à sécuriser. Ainsi, les hôpitaux de Dordogne ont récemment failli connaître le même sort, (l’attaque a finalement été déjouée) alors que la Mutuelle nationale des hospitaliers, attaquée vendredi dernier, est toujours à l’arrêt.

Selon Philippe Trouchaud, chargé de la cybersécurité chez PWC et invité d’Europe 1 hier, les cyberattaques ont augmenté de « 500% » depuis l’émergence du coronavirus. En effet, plus les systèmes et les données sont importants, plus ils sont visés. Avec le confinement, le couvre-feu et la généralisation du télétravail, les piratages augmentent ainsi...