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Diffusion de photos de Daech : peut-on tout montrer ?

La Rédaction

14/02/2021

DÉBAT. Marine Le Pen et Gilbert Collard ont été jugés mercredi pour avoir diffusé en 2015 sur les réseaux sociaux des photographies d’exactions de Daech. Liberté d’expression et liberté d’informer contre atteinte à la dignité humaine : peut-on tout montrer ? C’est le débat de ce dimanche.

Diffusion de photos de Daech : peut-on tout montrer ?

Alors qu’elle était jugée ce mercredi, Marine Le Pen s’est dite « indignée » et a dénoncé « un procès politique ». Mise en cause pour avoir diffusé en décembre 2015 sur Twitter trois photos montrant un soldat syrien écrasé par les chenilles d’un char, l’otage américain James Foley décapité, et un pilote jordanien brûlé vif ; la Présidente du RN encoure une condamnation pour « diffusion de message à caractère violent de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, susceptible d'être vu par un mineur » au titre de l'article 227-24 du Code pénal.

Les deux prévenus expliquent avoir agi en réaction à une déclaration de Jean-Jacques Bourdin, qui avait établi un parallèle entre le Front National et l’État Islamique. Si, de leur côté, Marine Le Pen et Gilbert Collard assument leurs actes, le procureur a requis 5.000 € à l’encontre des deux cadres du Rassemblement National.

D’un côté, le camp Le Pen plaide la « liberté d’expression et d’information ». Celle-ci est garantie par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 (« ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre (…), les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »). Il s’agit de diffuser une information et de la faire connaître ainsi que de partager des idées, en particulier celle selon laquelle Daech est un groupe terroriste ultra violent qui met en danger les Français et qui ne saurait être comparé au Rassemblement National.

Les partisans de la diffusion de ces photos plaident également pour l’image comme prise de conscience collective. L’image, si elle frappe par sa violence, agit comme un « électrochoc » et peut amener à des réactions constructives. L’idée est la suivante :...

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