La langue française est en constante évolution, en témoignent les nouveaux mots intégrés chaque année dans le dictionnaire. Dans le cas qui nous occupe, ce ne sont pas de petits ajouts ça et là dont il est question, mais bien d’un bouleversement de la grammaire et de la typographie. Jugez donc sur pièce : « En juillet 2022, lors de la naissance de leur enfant, appelæ* Pris [prononcez “prisse", ndlr], Maki, qui avait accouché, a été reconnux* ». Une citation d’un obscur livre de militant en mal de notoriété ? Pas du tout. Il s’agit d’un devoir de droit de la famille donné le mercredi 10 mai à l’Université Lumière Lyon 2, pour des étudiants de licence 1.

C’est l’UNI, syndicat étudiant de droite, qui a photographié les deux pages du devoir en question et les a diffusées sur les réseaux sociaux le soir même. L’écriture inclusive — dont il faut rappeler qu’elle était considérée comme fait marginal il y a quelques années — creuse son sillon dans le monde de l’enseignement, à tel point que l’enseignant-chercheur à l'origine du sujet l’emploie officiellement et sous sa forme la plus ubuesque. « Arti a considéré qu’al* ne pouvait plus vivre avec Maki. Arti a alors envisagé le divorce et s’en est ouvertx* », peut-on également lire sur l’énoncé, qui est largement saupoudré de cette grammaire et de cette orthographe incommodantes.

Une victoire pour les anti-écriture inclusive à Grenoble

À titre de consolation, les étudiants lyonnais n’ont pas été obligés de répondre par ce curieux langage. « Votre réponse au cas pratique peut se faire en français standard ou inclusif, avec la forme d’inclusivité que vous maîtrisez », explique l’enseignant dans ses consignes. Rien n’est dit pour celui qui ne maîtriserait pas la lecture de cette forme d’écriture inclusive qui n’est enseignée nulle part,...