Si n’importe quel département de la métropole française devait subir le même sort que Mayotte, il est fort à parier que les réactions seraient autrement plus scandalisées. Quand bien même 7 800 kilomètres séparent la France de Mayotte, les faits n’en sont pas moins dramatiques. À compter du 4 septembre, l’archipel va être confronté à une restriction d’eau potable de l’ordre de l’exceptionnel. Dans l’ensemble du département, l’eau sera coupée deux jours sur trois.

Le niveau des retenues collinaires situées à Dzoumogné et Combani inquiète. Une sécheresse de grande ampleur frappe les Mahorais depuis le début d’année. Déjà en janvier, il n’avait plu que 60 % d’un mois dit normal, et la situation n’a cessé dès lors de s’aggraver, forçant progressivement la préfecture à durcir les mesures. « L’eau doit être préservée, chaque goutte compte », peut-on lire sur ses communiqués.

En mars, les Mahorais étaient soumis à deux coupures hebdomadaires par commune. Une décision maintenue en avril, puis ajustée en juin jusqu’à six nuits sur sept pour certaines communes. Mais depuis, la situation ne s’est pas améliorée pour ce département qui dépend à 80 % de son stockage en matière d’eau potable. Preuve de la tension qui frappe l’archipel, la préfecture a également décidé le gel des prix de vente des bouteilles d’eau à Mayotte en juillet, et ce jusqu’en décembre afin d’éviter « toute spéculation dans les semaines ou mois à venir sur le prix de cette denrée essentielle ».

Un plan eau sans effet

D’autres pistes d’actions ont été lancées, mais elle ne devrait avoir d’effet qu’à compter du mois de novembre. Le réseau d’eau mahorais est vétuste et de nombreuses fuites pénalisent son rendement. Une enquête du syndicat des eaux est en cours pour les répertorier. Des travaux sont également en cours pour augmenter la production...