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Enseignement : les cours pourront être enseignés en langue régionale et non plus en français

ARTICLE. Contre l’avis du gouvernement, bien aidée en cela par le Sénat, l’Assemblée nationale vient d’adopter une proposition de loi “relative à la protection patrimoniale des langues régionales”. Un texte qui fait peser un risque non négligeable sur la qualité de l’enseignement du français.

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Une victoire pour le Sénat, et une défaite pour le gouvernement. Jeudi, le vote - 247 voix pour, 76 contre et 19 absentions - de la proposition de loi “relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion”, a infligé un camouflet cinglant au gouvernement. Jean Michel Blanquer a bien essayé de vider de sa substance le texte en première instance, c’était sans compter sur le Sénat qui a ajouté de nouvelles mesures que l’Assemblée a finalement validées le 8 avril.

L’enseignement immersif sera proposé dans les établissements publics

Au cœur de la discorde, l’enseignement dit "immersif". À savoir les leçons effectuées non pas en langue française, mais en langue régionale. Ce n’est, en soi, pas une nouveauté. Il se pratique dans certaines régions, comme dans le Pays basque, la région catalane, ou bien encore la Bretagne. Le but désigné est “d’acquérir” une langue, et non simplement, de “l’apprendre”. Mais il s’agissait là d’un enseignement exclusivement dispensé dans des établissements privés. Certaines écoles délivraient des cours 100% en breton, jusqu’au CE1. La loi entend aller plus loin et proposer que les écoles offrent, en option, des classes en enseignement “immersif.”

Le caractère “optionnel” de cette proposition n’est pas anodin. Le 27 décembre 2001, le Conseil constitutionnel indiquait que : “l’usage d’une langue autre que le français ne peut être imposé aux élèves des établissements de l’enseignement public, ni dans la vie de l’établissement ni dans l’enseignement des disciplines autres que celles de la langue considérée”. De quoi normalement rendre la proposition de loi de jeudi caduque. Pas pour le député Paul Molac (Régions et peuples solidaires), auteur du texte, qui explique que : “l’enseignement immersif tel qu’il est ici proposé répond à cette condition, dans la mesure où il ne serait pas imposé, mais...

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