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Fin du régime d’exception pour les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand

ARTICLE. Jusqu’à présent, les deux prestigieux lycées publics parisiens pouvaient sélectionner eux-mêmes leurs candidats. À compter de septembre 2022, les deux établissementsdu 5e arrondissement seront intégrés à la procédure générale de répartition des élèves… au grand dam des professeurs et des parents d’élèves.

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Coup de tonnerre et fin d’une exception parisienne. Sur décision du recteur de l’académie de Paris, Christophe Kerrero (réputé proche de Jean-Michel Blanquer), Henri-IV et Louis-le-Grand, les deux lycées du 5e arrondissement parisien, vont devoir rentrer dans le moule académique. Terminée la sélection sur dossier pratiquée jusqu’alors par les deux établissements scolaires, place à l’intégration d’élèves via le système de répartition informatique Affelnet.

L’un des buts mêmes de l’existence d’Affelnet, plateforme informatique d’orientation scolaire, est de favoriser la mixité sociale dans les établissements. À sa sortie de 3e, l’élève envoie sa demande d’orientation via la plateforme. Un algorithme prend alors en compte l’adresse du domicile, la maîtrise des compétences du socle commun et enfin, les résultats scolaires. Enfin, les élèves boursiers disposent de points bonus. Une donnée qui symbolise bien la problématique soulevée par la décision du rectorat. D’après les informations du Monde, le pourcentage de boursiers chez Henri-IV et Louis-le-Grand ne dépasse pas les 9 %, contre les 24 % constatés dans la totalité de l’académie.

Algorithme d’un côté, sélection de l’autre. C’est en somme le combat qui oppose les partisans du statu quo à Henri-IV et Louis-le-Grand aux adeptes d’une harmonisation des pratiques. Les deux lycées pratiquaient une sélection à l’entrée de 300 élèves chacun, basée sur des dossiers scolaires comportant notamment des recommandations de professeurs. Les élèves des meilleurs collèges régionaux se retrouvaient ainsi sélectionnés dans ces lycées d’excellence, comme le fut en son temps un certain Emmanuel Macron. Désormais — et temporairement —, tous les élèves parisiens pourront déposer leur candidature sans distinction de secteur, avant une application plus stricte de la réforme les années suivantes.

« Des siècles d’excellence » attaqués ?

Pour Christophe Kerrero, « l’enjeu pour ces établissements de grand prestige, qu’il s’agit de conserver, est qu’il y ait plus de mixité sociale...

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