La France mobilise ses centrales à charbon pour passer l’hiver : merci Barbara Pompili !
ARTICLE. C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron : la France avait cinq ans pour mettre à l’arrêt ses centrales à charbon. Incapable de respecter cet engagement, la majorité, via la ministre Barbara Pompili, appelle désormais à augmenter le nombre d’heures cumulées et autorisées de fonctionnement de ces centrales de 42 % entre le 1er janvier 2022 et le 28 février 2022.
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Pas facile d’être Barbara Pompili. La ministre de l’Écologie et de l’Énergie doit avaler les tombereaux de couleuvres que lui impose le réel, loin du dogmatisme qui sert de carcan idéologique à EELV d’où elle est issue. À la lecture du projet de décret publié le 30 décembre « modifiant le plafond d’émission de gaz à effet de serre pour les installations de production d’électricité à partir de combustibles fossiles », on imagine le déchirement qui doit l’habiter. Attaquer le charbon — à juste titre — pour ses effets sur le réchauffement climatique et la pollution, pour devoir ensuite réclamer une dérogation aux seuils maximums fixés, voilà le difficile exercice d’équilibrisme auquel s’est livrée la ministre ces dernières semaines.
La loi relative à l’énergie et au climat, adoptée le 26 septembre 2019, avait fixé un seuil annuel maximal d’émissions de CO2 de « 0,7 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique ». Soit l’équivalent de 700 heures de fonctionnement annuel pour les centrales thermiques utilisant du charbon. À peine deux ans plus tard, Barbara Pompili souhaite déroger à cette règle et porter ce seuil à 1 kilotonne par mégawatt, soit environ 1 000 heures de fonctionnement annuel pour les deux premiers mois de l’année 2022. Ce qui correspond à une dérogation d’environ + 42 % par rapport à la règle initiale. Passé l’hiver, le seuil maximal repassera à 0,6 kilotonne.
Le réseau électrique est sous tension cet hiver, tout comme il l’avait été en 2021 à la même période de l’année. La nécessaire maintenance — prévue — des réacteurs nucléaires associée à celle — imprévue — des deux réacteurs de Chooz ainsi que de Civaux pour des raisons de sûreté ont alerté RTE (Réseau de transport d’électricité). La fermeture dogmatiquement voulue par Barbara Pompili de la centrale...