J’avais déjà rédigé une tribune en février 2021 sur ce sujet, réagissant à la publication des chiffres du recensement dans mon département. Ma réflexion s’appuyait sur un constat et une proposition fondamentale : Seule une politique volontariste d’aménagement du territoire pourrait inverser les tendances d’évolution démographique. Le déploiement d’actes forts de délocalisation d’activités économiques au sein du territoire français serait nécessaire tout en s’opposant simultanément aux délocalisations.

Les fermetures des sites industriels liés à la houille, au fer et au textile dans les années 1970 constituaient une prémisse de la désindustrialisation de notre pays. On aurait pu croire à une efficacité pérenne des plans « Guichard » en 1977, de la création de la DATAR (délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) entre 1963 et 2014, ainsi que des programmes de reconversion des bassins sinistrés en Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, etc. Certains ont concentré leurs espérances dans une Europe élargie trop vite et sombrant inéluctablement dans une forme de technocratie bureaucratique !…

Je suis obligé de donner quelques chiffres pour étayer mon raisonnement dans le domaine démographique puis dans celui des investissements relevant de l’aménagement du territoire.

Évoquons d’abord la démographie où la France dépasse maintenant les 67 millions d’habitants (soit 0,3 % de plus par an) où les espaces urbains croissent de plus de 0,4 % par an. Trois exemples illustrent la diversité des situations : Ivry-sur-Seine comptait 66 150 habitants en 2022 et 59 793 en 2014, soit + 1,26 % par an. Si cette tendance se poursuit, cette ville de la banlieue parisienne pourrait avoir 72 115 habitants en 2030.

Rodez (Aveyron) compte 24 300 habitants en 2022 alors qu’elle en comptait 21 000 en 1962, soit plus 0,32 % par an. Par contre, la pyramide des âges met en évidence une population vieillissante contrairement à celle de la ville d’Ivry....