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Montpellier et Béziers : deux villes symboles d’une France à la dérive

CONTRIBUTION / OPINION. Quelques dizaines de kilomètres séparent à peine Montpellier et Béziers, préfecture et sous-préfecture de l’Hérault. Cependant, juge notre lecteur, tout les oppose, dans une sorte de synthèse de la France.

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Crédits illustration : Wikimedia Common ©Jorge Franganillo / ©Wolfgang Staudt


D’un côté Montpellier l’européenne, à la pointe d’un progressisme mondialiste qui gangrène notre pays tout en détruisant la terre des hommes. La métropole « gay-friendly » d’un Sud en pleine expansion démographique. La ville d’un écolo-socialisme bien-pensant un peu woke et d’un sport friqué. On y combat « l’extrême droite », l’ombre mythifiée d’un monstre venu des années 30 ; le culte du développement durable y produit des trottinettes électriques et des pistes cyclables qui se perdent dans les couloirs de bus et les rails du tramway. Pareil au bobo parisien, son clone montpelliérain suit les évolutions culturelles majeures que sont les spectacles pleins de philosophie scénique, de réchauffement climatique et d’engagements convenus. Depuis le Printemps des Comédiens jusqu’au Théâtre des treize vents, un avant-gardisme estampillé DRAC, ennuyeux et vide comme un discours de François Hollande, s’y déploie dans un clinquant de modernité toujours plus moderne. Les nouveautés du numérique, les start-up et les américaneries y prospèrent, sur fond d’arrivée de Parisiens en recherche d’une vie plus belle au soleil. Une délinquance à tout va sur fond de drogue et de frictions communautaires accompagnent ce bouillonnant fatras de conformités. Et sur la place de la Comédie, une marginalité de bon aloi s’étale jusqu’aux portes de l’opéra. Georges Frêche, avec son franc-parler, en fit le phare du Languedoc.

De l’autre côté, Béziers, ville d’un temps jadis qui sonne faux et fabriqué, rugby-village nostalgique, férias, corridas avec messes, bandas, peignas et beuveries de troisièmes mi-temps. Le vingt, c’est le vin, le huit, c’est l'huître, le six, c’est la saucisse, le vingt-deux, c’est la queue leu leu. Sur fond de communication permanente à faire prendre les tristes vessies pour de brillantes lanternes, le maire, Barbu-Roi médiatique, César de village, entre Jarry et Guy Lux, entre dictature colérique et animation pépère, développe une culture réduite à un monde...

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