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L’écriture « inclusive », une aberration fondée sur un sophisme

OPINION. Peu à peu, l’écriture « inclusive » s’impose insidieusement dans l’usage quotidien. Mais cette lubie militante, censée réparer les soi-disant travers oppressifs de la langue française, se fonde en réalité sur une vulgaire erreur de raisonnement.

/2021/03/Ecriture_Inclusives

Beaucoup a été dit sur l’écriture dite « inclusive ». Son seul nom est déjà une imposture : il signifie a contrario que notre langue exclut les femmes de notre univers mental. Affirmation invraisemblable, que déconstruit la spécialiste en linguistique Anne Dister de l’université Saint-Louis-Bruxelles, dans les colonnes du Figaro le 5 février dernier : « L’écriture inclusive part d’une idée fausse qui est que le masculin dans la langue invisibilise les femmes. C’est une croyance qui n’est pas fondée sur le fonctionnement des genres en français où la plupart des usages du masculin sont inclusifs. » Et les auteurs de l’article, Wally Bordas et Claire Conruyt, d’avoir à rappeler cette évidence : « si nous parlons de “nos voisins”, nous partons du principe qu’il y a des femmes et des hommes parmi eux. » C’est pourquoi sans doute la philosophe Elisabeth Badinter, digne représentante du féminisme universaliste, a jugé l’écriture inclusive « sans grand intérêt ».

Pour se donner plus de poids, les partisans de l’écriture inclusive, ou inclusivistes – qu’il faut soigneusement distinguer des féministes, car si les inclusivistes sont nécessairement des féministes, les féministes ne sont pas nécessairement des inclusivistes –, répètent à l’envi depuis plusieurs années qu’au XVIIème et au XVIIIème siècles, des grammairiens avaient justifié la règle selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin par l’idée que le mâle est supérieur à la femelle. « Je ne connaissais pas jusqu’alors l’origine de cette règle, et la découverte de son caractère totalement arbitraire et discriminant m’a vivement choquée », déclare en 2017 une professeure de français en croisade contre la règle de primauté du masculin. La démonstration s’achève par ce sophisme : notre langue est fondamentalement entachée d’un vice sexiste originel dont il faudrait impérieusement la débarrasser.

C’est oublier qu’une règle ne saurait se confondre avec les raisons pour lesquelles elle...

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