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Les miracles de Pap : faire un professeur en quatre jours

OPINION. De plus en plus déprécié, le métier d’enseignant fait face à une pénurie sans précédent. La solution ? Le dévaloriser davantage !

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En ce temps-là, l’Éducation nationale était au bord de la faillite, car plus personne ne voulait faire de l’animation pédagogique à deux balles et se faire insulter, ou prêcher devant des élèves qui n’écoutaient rien, puisque l’examen du baccalauréat était donné à tous. Et la situation était devenue critique, car bientôt, il y aurait toujours des élèves, mais plus de professeurs.

Or, oyez les miracles de Pap, comme ils sont beaux, partout où il lui plaît de venir les accomplir. Le jour même de son arrivée au Ministère, tous ses collaborateurs étaient désespérés et ils lui ont dit, affolés : « Hélas, Seigneur Pap, nous ne trouvons plus de professeurs, et même qu’il nous en manque 4000 pour la semaine prochaine ! »

Mais Pap a levé la main et il leur a dit : « Restez en paix, mes agneaux, et soyez sans inquiétude : car je vais vous en donner. » Et Pape leur montra comment faire un professeur en quatre jours. Désormais, l’Éducation nationale était sauvée. Tous les quatre jours, de nouveaux professeurs venaient s’ajouter à ceux déjà formés. Et ils arrivaient pour l’entretien, et ils jouaient au jeu des questions/réponses :

« Qu’est-ce que vous connaissez du programme ?
— Oh, pas grand-chose !
— Et quels sont les liens avec le collège ?
— Je ne sais pas.
— Connaissez-vous les documents officiels que vous devez avoir dans votre classe ?
— Je n’en ai aucune idée. »

Et la même chose dans trois académies. Et l’on voyait bien que le candidat ne connaissait pratiquement rien au système éducatif. Pourtant, il recevait trois réponses positives pour être embauché à la rentrée de septembre.

Alors, tous ceux qui avaient fait de longues années d’études pour devenir professeur des écoles, des collèges, des lycées ou des universités, qui avaient longuement préparé le CAPES et l’Agrégation, râlaient comme des veaux : « Et à quoi...

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