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« Libération m’a fait censurer parce que je dénonce la cancel culture » : mis en cause par le quotidien, David L'Épée se défend

ENTRETIEN. David L'Épée, collaborateur à plusieurs numéros de notre revue, a récemment fait l'objet d'un article à charge signé Libération, qui le décrit comme un « compagnon de route de nombreux antisémites ». Nous donnons la parole à la défense, qui a annoncé porter plainte.

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Front Populaire : Le journal Libération a récemment fait un portrait de vous pour le moins à charge. Quel est le contexte de ce papier ?

David L’Épée : J’avais été invité par le Groupe ID, une émanation du groupe parlementaire Identité & Démocratie — le groupe d’eurodéputés souverainistes au Parlement européen — à participer à un colloque intitulé : « Déconstruire la déconstruction », et qui s’est tenu le 21 avril à Paris. Ce colloque, qui réunissait plusieurs orateurs, proposait une critique de fond du wokisme, ce phénomène plus qu’inquiétant en train de progresser en Europe après avoir incubé quelques années dans les universités d’outre-Atlantique.

Libération étant un titre de presse dont la ligne éditoriale est particulièrement empreinte de cette idéologie woke — c’était d’ailleurs déjà le cas il y a quinze ou vingt ans où on parlait, plus génériquement de « politiquement correct » —, ce quotidien de la bourgeoisie « progressiste » a vu l’annonce de ce colloque d’un très mauvais œil et a donc lancé une opération de sabotage en faisant pression, par articles interposés, sur les organisateurs, leur laissant entendre qu’ils avaient mandaté en ma personne une personnalité sujette à caution et, comme dit l’expression consacrée, controversée. Ma présence parmi les conférenciers les irritait d’autant plus que j’avais déjà été invité précédemment par le même Groupe ID à Bruxelles, où j’avais pu m’exprimer sur le même sujet au Parlement européen, donnant aussi au discours anti-woke une « validation » dont je comprends qu’elle ait pu faire grincer quelques dents.

La pression médiatique a été telle que les organisateurs du colloque ont été obligés de me décommander, tout en m’assurant qu’ils n’étaient pas dupes de ce chantage et qu’ils me conservaient toute leur estime, mon analyse du phénomène woke recoupant en grande partie la leur. Résultat : Libération est parvenu à « canceller » un conférencier à qui on...

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