Mineurs grévistes de 1948 : une victoire symbolique pour les descendants
ARTICLE. 3 000 mineurs avaient été licenciés au terme d’une grève durement réprimée en 1948. Leurs descendants exigeaient réparation, le Conseil constitutionnel vient de rendre son verdict.
Ils ont finalement obtenu gain de cause. “Ils”, ce sont les enfants de ces mineurs qui avaient participé aux grèves de 1948 et 1952. Une partie de leur descendance n’avait pu bénéficier de l’indemnité distribuée en 2018, par l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM). Un conflit d’ordre juridique que le Conseil constitutionnel vient d’arbitrer, ce vendredi 18 septembre.
C’est en automne 1948 que les “gueules noires” avaient laissé éclater leur colère sourde. Quelques années plus tôt, ils avaient contribué à l’effort de guerre, comme le rappelle Joao Viegas, l'avocat des familles : ” Il y a eu un train de mineur qui est parti dans les camps et qui est revenu bien vide”. Puis, ils avaient activement participé à la reconstruction du pays, comme leur avait demandé l’ancien mineur et ministre de l’époque, Maurice Thorez.
Alors que flambaient les prix des denrées de base (autour de +40 % fin 1947), la poudrière s’embrasait suite à la publication des décrets Lacoste à l’automne 1948. Ces derniers proposaient, entre autres mais surtout, la fin des salaires conventionnels. Rien n'empêchait alors les Charbonnages de France de réduire les salaires par la suite. Sous fond de guerre latente entre la CGT et le gouvernement, un mouvement syndical a été décidé et voté à plus de 80%, provoquant une grève de 56 jours.
Si ça n’a pas été Germinal, la grève a tout de même été durement réprimée par les CRS puis par l’armée. Des morts ont été à déplorer, 3 000 mineurs arrêtés et la moitié placée sous les verrous. 3 000 Grévistes ont été licenciés, voir expulsés de leur logement. Inscrits sur liste noire, ils ont alors plongé dans les affres du chômage, condamnés parfois à l’exil régional pour retrouver une activité professionnelle. Sans que le mouvement ait pour...