Pour ou contre la PMA pour toutes ?
DÉBAT. Dans la nuit de lundi à mardi, l’Assemblée nationale a validé pour la troisième fois le projet de loi « bioéthique » incluant la PMA pour les couples lesbiens et les femmes seules, avant son adoption définitive fin juin. Progrès ou régression sociétale ? C’est le débat de ce dimanche.
C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017 : autoriser la procréation médicalement assistée (PMA) – qui consiste à concevoir un enfant par la voie de l’insémination artificielle, de la fécondation in vitro ou de l’accueil d’embryon – plus seulement pour les couples hétérosexuels – conformément à la loi d’août 2004 – mais aussi « pour les femmes seules et les couples de femmes ».
La PMA pour toutes en voie d’être adoptée par le Parlement
C’est chose (bientôt) faite après le vote du mardi 8 juin. Vers 1h30 du matin, dans une Assemblée nationale clairsemée, l’article 1er du projet de loi bioéthique a été adopté à 81 voix contre 39 et 5 abstentions. Le texte sera examiné une dernière fois devant le Sénat, mais c’est bien l’Assemblée qui aura le dernier mot le 29 juin prochain.
Les différents débats ont mis au jour de profondes divisions au sein des groupes parlementaires. Des milliers d’amendements ont été déposés, en grande majorité par la droite, opposée au texte. Même au sein de la majorité, le sujet, et en particulier l’extension du droit à la PMA pour des cas particuliers (PMA post-mortem, PMA pour les hommes transgenres) a donné lieu à d’âpres débats, signes du caractère délicat de la question.
Les arguments « pour » la PMA pour toutes
Les défenseurs de la PMA pour toutes peuvent se prévaloir d’avoir le soutien de l’opinion publique qui approuve majoritairement (67%), selon un sondage de l’Ifop, l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes. Parmi leur argumentaire, on trouve la notion de « retard » par rapport aux autres pays – européens et extra-européens – sur un sujet sociétal conçu comme un progrès.
Concrètement, selon Caroline Mecary, avocate au barreau de Paris, de nombreuses Françaises recourent à la PMA chez nos voisins européens,...