Pour en finir avec l’idéologie antiraciste
CONTRIBUTION / OPINION. La classe politique et les associations de lutte antiraciste ont de moins en moins prise sur la société française, telle qu’elle a évolué dans ses rapports avec le racisme. L’idéologie antiraciste, reposant sur les seuls « bons sentiments » et les slogans moralisateurs, ne devait-elle pas céder la place à l’action politique, porteuse par essence d’une vision de la « cité », au sens grec, et de son devenir ?
Il était une fois, dans une petite ville du sud profond des États-Unis, au milieu des années soixante, une famille de Blancs, anglo-saxons, protestants, qui aimaient tendrement leur fils de six ans, Jimmy. Or, Jimmy avait pris l’habitude de jouer avec un voisin de son âge, Arthur, qui était noir. Les parents de Jimmy ne voyaient pas cette amitié naissante d’un bon œil. Aussi, lui interdirent-ils un jour fermement de jouer avec des enfants noirs. Jimmy acquiesça sans faire de difficultés.
Quelle ne fut pas leur surprise, le lendemain, de le voir jouer de nouveau avec Arthur. « Pourquoi nous as-tu désobéi, Jimmy ? lui demanda son père le soir venu. Tu ne devais plus jouer avec des enfants noirs, et nous t’avons vu aujourd’hui encore jouer avec Arthur ! » Après un moment de réflexion, Jimmy regarda son père avec des yeux pleins de sincérité et répondit : « Je suis désolé, Papa, je ne savais pas qu’Arthur était noir. » La vérité sort de la bouche des enfants, tant il est vrai que le racisme, si l’on y regarde de plus près, semble être bien plus un phénomène culturel que naturel !
Il n’est pas question ici de nier que le racisme puisse comporter un substrat naturel. Sans préjuger des recherches en cours des paléontologues, on peut douter que la première rencontre entre l’Homme de Néandertal et son futur remplaçant, l’Homo Sapiens, se fût déroulée sous l’égide de la plus pure courtoisie. Si les mots « raciste » et « racisme » ne sont apparus dans le dictionnaire Larousse qu’en 1932, le racisme n’avait pas besoin auparavant d’être nommé, tant il était naturel, voire scientifique, si l’on se souvient que, en plein « siècle des lumières », le naturaliste Carl von Linné avait été l’un des premiers à classer les êtres humains en fonction de la couleur de leur peau. Il distinguait...