Rodéos : l’Etat condamné à Marseille pour son inaction
Le Tribunal administratif de Marseille a condamné la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour son inaction face aux rodéos sauvages. L’Etat devra verser 10 000 euros à un collectif d’habitants. Le hic, c’est que l’argent, les habitants s’en moquent. Ils voudraient surtout que les autorités agissent pour ramener le calme dans leur quartier.
Dans le quartier du Verduron, à Marseille, cela dure depuis 2012. Désormais, les habitants de cette zone des quartiers Nord subissent les rodéos sauvages de 11 heures du matin jusqu’à la tombée de la nuit. A savoir : des jeunes à motos roulant à toute vitesse dans un bruit assourdissant, réalisant des « roues arrières » et autres figures grotesques.
Les habitants, excédés, ont tout tenté. Ils ont interpellé les préfets et ministres de l’Intérieur successifs. En vain. Ils ont finalement décidé de fonder un collectif et ont saisi la justice, qui leur a donné raison puisque le tribunal administratif de Marseille a fini par condamner l’Etat pour son inaction.
Le Tribunal a en effet estimé que le préfet des Bouches-duRhône avait pris des mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique dans ces lieux concernés par le déroulement régulier de rodéos motorisés. Pour lui il s’agit bien d’une « faute de la part de l’Etat », qui devra en conséquence verser 10 000 euros de dommages et intérêts au collectif.
Ce n’était malheureusement pas le but recherché par les riverains. Cet argent ne va pas régler leur problème. Sans action des autorités, ils continueront à vivre dans le vacarme et les risques encourus par les enfants, les piétons… Certains riverains auraient même choisi de quitter le quartier. On croit rêver.
D’autant que les arguments avancés par la préfecture laissent pantois. Si elle rappelle qu’elle a effectué des actions de sensibilisations, des patrouilles, des contrôles routiers, et qu’elle évoque la saisie d’une moto en 2012 et une interpellation en 2017 ( maigre butin ), elle rappelle la « dangerosité de ces interpellations pour les personnes concernées, les agents de police et les passants ».
Donc la préfecture en substance dit ne pas vraiment agir pour éviter des drames. En d’autres termes et pour décrypter, il semblerait en fait...