Vous n’aimez pas les rodéos sauvages ? Vous êtes réactionnaire
ARTICLE. La réalisatrice Lola Quivoron présente son film « Rodeo » au Festival de Cannes. L’occasion pour elle de se faire l’avocate de cette pratique délétère, dont elle assimile les critiques à des « imageries réactionnaires ».
Les réacs n’ont décidément rien compris ! Les rodéos, c’est « in », c’est « poétique », et c’est politique. Dans une vidéo publiée ce dimanche 22 mai par le média en ligne Konbini, Lola Quivoron, réalisatrice du film « Rodeo », à l’affiche du festival de Cannes, a entamé une campagne de réhabilitation de cette pratique (la « bike-life »)… avec des arguments pour le moins surprenants.
« C’est une pratique qui est assez mal comprise, tout le monde dit que ça fait du bruit », explique Lola Quivoron, qui s’interroge : « c’est intéressant de se dire : comment tu t’empares du bruit pour te faire entendre ». Car pour la jeune femme qui « dès qu’il s’agit de franchir le périphérique » devient « heureuse » et « retrouve une part [d’elle–] même », faire du bruit c’est « se rendre visible aux yeux de tous ».
La mission qu’elle s’est confiée : redorer l’image de cette pratique tant décriée. Tout d’abord en attaquant sa définition car « rodéos sauvages (…) ça fait penser à “ensauvagement” ». Une appellation outrancière, estime-t-elle, elle qui « a envie de rayer ces (…) imageries complètement réactionnaires ». Réac, le mot est lancé. Mais pourquoi ces vils conservateurs — qu’on suppose tous de droite — critiqueraient donc cette activité ?
Proposons quelques pistes de réflexion. Serait-ce une conséquence des accidents que les rodéos « sauvages » provoquent régulièrement, et qui font les titres ? Derniers exemples en date : ce 24 mai, une moto qui renverse un enfant de 5 ans à Pantin. Le 20 mai, à Nantes, un motard perd le contrôle de son véhicule, heurte le trottoir et se tue. 17 juillet 2021, à Glisy, près d’Amiens (Somme) ; une jeune femme est fauchée par un biker en pleine roue arrière. On pourrait également rappeler le cas de cette femme de 77...