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S’opposer à la GPA, est-ce être de droite ?

DÉBAT. Le 30 juin, le Parlement adoptait en dernière lecture la loi bioéthique, et avec elle l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. « Après la PMA, doit venir la GPA », a rapidement commenté Libération. Car si la plupart des promoteurs de la GPA sont à gauche de l’échiquier politique, le sujet y est encore clivant. Peut-on toujours affirmer que l’opposition à la GPA est une affaire de positionnement politique gauche/droite ? C’est le débat de ce mercredi.

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Que l’on se souvienne de cette tribune publiée dans Libération en 2015, « Pour l’arrêt immédiat de la gestation pour autrui ». Parmi les 160 signataires, on retrouvait déjà bien des personnalités de gauche comme la féministe Sylviane Agacinski, l’écologiste José Bové ou encore Michel Onfray. Cinq ans plus tôt, une tribune favorable à l’encadrement de la GPA publiée dans Le Monde avait été signée par 60 personnalités, dont la ministre socialiste Najat Vallaud-Berkacem, la philosophe Elisabeth Badinter, le ministre du travail François Rebsamen et l’ex-ministre Aurélie Fillipetti.

Alors qu’en 2014, une lettre ouverte signée par Jacques Delors et Lionel Jospin demandait publiquement à François Hollande de se positionner contre « l’admission par le contrat de mère porteuse »… Force est de constater qu’aujourd’hui, le sujet divise toujours autant la gauche… et les Français.

Une égalité en droits…

Au lendemain de l’adoption définitive de la loi bioéthique par l’Assemblée nationale, l’éditorialiste de Libération Luc Le Vaillant n’a pas tardé à exprimer son empressement dans sa chronique, jouant la carte de l’égalité des sexes devant la parentalité. “Après la PMA, doit venir la GPA", titrait-il. Et de poursuivre : "Ceci afin que le désir denfant puisse être universellement satisfait”. Le même principe d’égalité qui ouvrirait de facto le droit à la GPA si l’on en suit la logique. Si les couples d’hommes doivent avoir les mêmes droits, pas de raison de s’interdire le recours à la procréation médicalement assistée.

C’est ici l’argument de l’universalisme qui prime, une version forte de l’égalité en proie au différentialisme (« Mon voisin y a droit, pourquoi pas moi ? »). On le retrouve par exemple sous la plume d’Élisabeth Badinter, qui se déclarait favorable à une « GPA éthique ». “Nen déplaise aux défenseurs de l’équation un enfant=un papa+une...

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