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« Fin d’vie », du syntagme au slogan : témoignage d’un patient (partie 2)

CONTRIBUTION / TÉMOIGNAGE. Le texte sur la fin de vie sorti des débats de la commission spéciale de l’Assemblée nationale va encore plus loin que le projet annoncé par Emmanuel Macron. Il sera examiné dans l’hémicycle à partir du 27 mai. Inquiet, notre lecteur a souhaité apporter son témoignage personnel au débat.

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Crédits illustration : © JDD/SIPA


Ce texte est la seconde partie d'une contribution. Retrouvez la première partiie en cliquant ici.


Le droit à l’IVG est essentiel, une avancée fondamentale, il fut porté avec courage par le président Giscard d’Estaing qui en confia la conception de la loi à Simone Veil. Il se requiert dans l’intimité des consciences, dans le chuchotement des amants, dans la solitude et les larmes de jeunes femmes délaissées. L’avoir érigé telle une conquête est une obscénité ; le fêter comme si l’on venait de l’inventer cinquante ans après sa mise en application n’était qu’un énième spectacle pour nous distraire.

La mélancolie gagnait des parts de marché dans nos sociétés modernes. Les pouvoirs publics ne devraient pas encourager cette passion triste et d’ailleurs, il leur revient de se garder de ne pas intervenir aussi souvent dans l’intimité des consciences ni la préemption de nos corps. Mais les Hommes s’identifiant aux objets qui les fascinent voient bien qu’ils ont « une fin d’vie », eux, les objets ; par conséquent l’Homme, perdu d’avoir oublié ses mythes, s’identifie à l’objet de la consommation qui, lui, n’a qu’un seul destin possible, celui de devenir déchet, à moins qu’il soit un produit de l’industrie du « luxe ». Celui-ci, exception, aurait peut-être la faculté de donner accroire qu’on pourrait bien échapper encore un peu à sa propre fin d’vie… Mais l’acheteur de l’objet de luxe a une arrière-pensée, celle de sa valeur à la revente, ce qui ravale l’objet à un lambeau monnayable. Il continue donc de s’interroger sans fin sur ce que ça vaut. Pourtant, un objet, ça peut être autre chose que celui de la consommation, notre objet d’amour par exemple. Il peut recéler de la valeur affective, se chérir. Or, il semble aujourd’hui avoir perdu toute dignité.

La société s’adonne à des formes de mélancolisation dans...

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