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StopCovid : un traçage plus important qu’annoncé
« StopCovid n'a pas obtenu les résultats que l'on en espérait », a reconnu le Premier ministre, Jean Castex, au micro de France Inter mercredi dernier. Le gouvernement va également devoir se justifier auprès de la CNIL après l’ouverture d’une enquête qui pointe des dysfonctionnements dans la collecte des données des utilisateurs.
Trois mois après le lancement de l'application qui coûte aux contribuables entre 200 000 euros et 300 000 euros par mois, la Direction générale de la santé vient de tirer un triste constat. Avec à peine 2,3 millions de téléchargements, StopCovid est un flop gouvernemental, loin des 60% de la population nécessaires à l’efficacité du dispositif selon les chercheurs d’Oxford. Et en trois mois, seules 1 725 personnes se sont enregistrées comme « malades », et à peine 103 « cas contacts » ont été notifiés par l'appli depuis début juin. Si on compare ce chiffre aux 5 000 nouveaux cas quotidiens recensés de Covid-19, c'est plus qu’anecdotique.
Pour ne pas arranger les affaires du gouvernement, la CNIL a procédé à trois contrôles afin de s’assurer que le fonctionnement de l’application StopCovid réponde aux exigences de protection de la vie privée et des données personnelles de ses utilisateurs. Car l’application StopCovid collecte davantage de données que ce que le gouvernement avait annoncé lors de son lancement. Au lieu d’une détection à moins d’un mètre de distance et pendant plus de 15 minutes, Gaëtan Leurent, spécialiste en cryptographie de l’INRIA, a découvert qu’elle enregistre tous les contacts entre deux utilisateurs, peu importe la durée ou la distance.
Et c’est justement ce point concernant la collecte des données personnelles qui avait soulevé l’inquiétude des Français avant même le lancement de l’application. La CNIL a alors exigé le lancement d’une enquête sur plusieurs semaines pour évaluer la pertinence de StopCovid, car « l'atteinte portée à la vie privée n'est admissible en l'espèce que si le gouvernement peut s'appuyer sur des éléments suffisants pour avoir l'assurance raisonnable que le dispositif de l'application StopCovid est utile à la gestion de la crise ».
Selon les informations des Echos, la CNIL a reçu un compte rendu de l’enquête le 14 août. Les résultats sont toujours «en cours d'instruction ...
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