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Terrorisme : la justice incapable d'assurer le suivi des ex-détenus

Le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard a jugé ce matin que la sortie de prison de personnes condamnées pour terrorisme représente "l'une des menaces les plus lourdes qui pèsent sur notre pays". Entre 2020 et 2022, 153 d'entre eux recouvreront la liberté.

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En France, le risque d’attentat est encore très important. Au cours des derniers mois, « une demi-douzaine » d’entreprises terroristes ont été déjouées sur le territoire, a annoncé ce matin sur France info Jean-François Ricard, premier procureur au parquet national antiterroriste. Actuellement, quelque 250 Français soupçonnés d’avoir pris part à la mouvance jihadiste sont en prison ou dans des camps en zone irako-syrienne. Par ailleurs, 250 adultes ont déjà été rapatriés en France par le biais du protocole Cazeneuve, signé en 2014 avec Ankara. Concernant les individus qui ont déjà été condamnés pour acte de terrorisme en France, environ 40 ont purgé leur peine et ont été remis en liberté l’an dernier. « Cette année ce sera un peu plus, et une soixantaine devrait encore sortir l’an prochain », a indiqué ce matin le magistrat.

Mais le suivi des personnes condamnées en France pour terrorisme, de son propre aveu, « ne peut pas être absolu ». « Je crois qu'il faut être très réaliste. Si on veut un vrai suivi au quotidien, il faut un nombre considérable de personnes. Les services de renseignement, même considérablement renforcés ces dernières années, ne peuvent pas mettre en place ce suivi, sauf dans des cas exceptionnels, a-t-il expliqué. Outre le manque d’effectifs, il estime qu’un suivi rigoureux pourrait être liberticide : « Peut-on envisager, après l'exécution d'une peine par une personne, de lui imposer toute une série d'obligations ? Il est évident que le port du bracelet électronique est une solution. Elle serait une solution très efficace. Mais respecterait-elle suffisamment les libertés publiques en la matière ? C'est compliqué à dire ». Pourtant, un rapport du Centre d’analyse du terrorisme (CAT) remis au Sénat en début d’année a apporté une vérité criante : celle que le taux de récidive des ressortissants ou résidents français partis faire le djihad entre 1988 et 2006 et...

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