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Transition énergétique: chronique d’une catastrophe annoncée

André PELLEN

13/08/2020

L'échec patent de la transition énergétique allemande devrait alerter les responsables français, qui s'obstinent pourtant à vanter les vertus magiques de l'éolien et du solaire. 

Transition énergétique: chronique d’une catastrophe annoncée

La transition énergétique promue par nos gouvernants sera-t-elle aussi radieuse qu'annoncé? D’aucuns objectent qu’il est trop tôt pour répondre honnêtement. Qu'on ne peut à ce stade se pencher valablement sur le retour d’expérience (REX) du cas français, encore trop récent.

Qu’à cette exigence dilatoire ne tienne: le REX allemand est sans conteste éligible à l'analyse. Pour autant que l’on en identifie correctement l’origine.

Outre-Rhin, les premières éoliennes sont entrées en service dès 1983. La dynamique alors amorcée par leurs promoteurs eut rapidement raison des dernières réticences d’un Helmut Kohl qui, après l’accident de Tchernobyl, n’eut d’autre choix qu’accentuer sensiblement l’investissement du pays dans l’éolien.

Trois ans après son arrivée au pouvoir, en 2001, ce fut à la coalition SPD/Grünen de mettre en place une politique qualifiée de modernisation énergétique, engagée dans le développement des énergies renouvelables et dans l’arrêt progressif, sur 20 ans, des 17 réacteurs du pays.

En dépit d’un sursis compris entre 8 et 14 ans, accordé à ces 17 réacteurs par Angela Merkel, en 2009, la première conséquence d’un tel virage énergétique fut de lâcher la France sur le projet EPR.

En 2011, après l’accident de Fukushima, le coup de grâce était porté au nucléaire allemand par une résolution sans appel de la chancelière.

Qu’en est-il, aujourd’hui, de "l’exemplaire" transition énergétique allemande?

- En 2019, un parc éolien de 62 GW (plus puissant que le parc nucléaire français) a produit seulement 128 TWh d'électricité, soit un peu moins de 20 % de la production brute totale du pays;

- Sur les 17 réacteurs nucléaires condamnés en 2001, 9 sont toujours en service qu’il est prévu d’arrêter d’ici à 2022;

- Aucun des moyens de productions traditionnels, mobilisables à tout moment et totalisant une puissance de 95 GW, n’a jamais été arrêté, le pays comptant sur eux jusqu’en...

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