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« Le wokisme est dangereux pour la paix civile » : réflexions sur le nouveau « terrorisme intellectuel »

Quiconque pense en dehors du terrain fléché de la doxa a été, est ou sera traité de « fasciste » ou « d’extrême droite ». Comme disait l’autre : « Calomniez, calomniez… il en restera toujours quelque chose. » Telle est l’amère constatation de Jean Sévillia qui retrace près d’un demi-siècle d’encasernement idéologique.

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F.P. : Que recouvre le terme de « terrorisme intellectuel » dont vous êtes depuis plusieurs décennies maintenant l'un des porte-drapeaux ?

Jean Sévillia : Dans une société démocratique où le débat public est censé être libre, où la confrontation entre l’ensemble des familles politiques qui ont des représentants élus devrait se dérouler de manière équitable, tout se passe comme si certaines idées étaient interdites, certains sujets tabou et certaines voix moins légitimes que d’autres dès lors qu’elles contreviennent à la pensée dominante, celle des milieux dirigeants dans l’ordre politique, culturel et médiatique.

Le mécanisme du terrorisme intellectuel n’a pas varié. Il consiste à jeter l’opprobre sur les opposants à cette pensée dominante en leur collant, explicitement ou implicitement, des étiquettes qui ont pour but de les réduire au silence en jetant le discrédit sur leur personne et leur propos. Celles-ci se traduisent par des mots – réactionnaire, raciste, colonialiste, fasciste, nationaliste, islamophobe, homophobe, transphobe, etc. –, qui n’ont plus un sens objectif : ils peuvent s’appliquer à n’importe quoi et n’importe qui, afin de les disqualifier selon le principe de l’amalgame et de la reductio ad Hitlerum jadis analysée par le philosophe Leo Strauss. Ce système s’est mis en place après-guerre quand le Parti communiste exerçait une véritable hégémonie dans le monde intellectuel. Profitant de l’affaiblissement de la droite, dont une grande partie avait été favorable au Pétain de 1940, les communistes ont réussi à faire oublier qu’au même moment, ils avaient été interdits non par Vichy mais par la IIIe République en raison de leur approbation du pacte Hitler-Staline de 1939, et à occulter le fait que leur entrée dans la Résistance datait de 1941 seulement, alors que, dans la première Résistance, les hommes issus de la droite nationaliste étaient nombreux. En jetant la lumière sur les crimes du nazisme, crimes trop réels, les...

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