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Polémique sur "Transmania" : la fin de la bien-pensance ?

CONTRIBUTION / OPINION. La levée de boucliers qui a suivi la publication du livre Transmania est pour notre contributeur un réflexe contre-productif de la bien-pensance.

transmania
© X/@LaurentObertone


J'ai suivi d'un œil distrait et amusé la polémique autour du livre Transmania. Un peu comme Front Populaire et, plus récemment, le JDD, celui-ci a bénéficié d'une aubaine incroyable : il a déplu à la bien-pensance. Cela n'est pas très surprenant puisqu'il aborde le sujet de la communauté trans en critiquant le point de vue politiquement correct sur la question.

Ce qui est surprenant, c'est qu'un afficheur publicitaire ait osé faire l'impardonnable erreur d'afficher des publicités de ce livre. Bien sûr, la suite des événements peut s'expliquer mécaniquement, logiquement : les intolérables affiches ont provoqué les réactions outrées de moult comités et collectifs « bien-pensants », ont réveillé les censeurs de quelques grandes villes françaises, abondamment relayés par leurs adversaires, et ont contraint la compagnie publicitaire à annuler la campagne et présenter ses excuses publiques à tous ceux qui auraient pu se sentir offensés par la campagne. Voir de multiples médias, associations et collectifs hurler à la censure, à la destruction des livres, au procès, utiliser les pires adjectifs pour qualifier Marguerite Stern et Dora Moutot a donné très envie aux Français malicieux d'acheter le livre, car rien n'est plus amusant au fond que de voir les censeurs enrager en vain.

Si ce succès littéraire est amusant, ne soyez pas dupes, amis lecteurs : c'est avant tout une campagne publicitaire qui l'a provoqué. Et le plus amusant, pour moi, c'est de penser que les « bien-pensants », qui, pardonnez-moi pour l'expression, ont l'étonnant don de transformer tout ce qu'ils aiment en merde et tout ce qu'ils détestent en or, ne tarderont pas à pouvoir en profiter, s'ils n'en profitent pas déjà. En effet, dans ce monde, si j'étais un puissant financier, je les paierais pour qu'ils disent du mal de mes débiteurs, pour qu'ils les traitent de fachos, de collabos, de nazis d'extrême-droite, de complotistes...

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