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Réclames

CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, ces vieux murs, peints aux couleurs de marques parfois tombées dans l'oubli...

Réclames

Les publicités murales, ou du moins ce qu’il en reste, évoquent à elles seules, allez donc savoir pourquoi, les repas de communion, de baptême, de fiançailles et toutes ces célébrations endimanchées où nous nous rendions, en culotte courte, une fois l’an pour partager en famille le gigot aux morilles ou la langouste à l’américaine.

Il s’agissait bien souvent de visuels vantant les mérites d’un apéritif. Tout comme, au hasard de nos départementales, trônent encore quelques slogans au message court et direct qui nous rappellent bon nombre de marques oubliées faisant référence à un lubrifiant, à un produit d’entretien ou à une eau minérale.

Subsistent ainsi quelques Cinzano, Jambon Olida, Byrrh, Suze, Salers, O Cedar, Kléber Colombes, Singer, Castrol et autres Iseki ou Izarra peintes en lettres impérieuses, cuites par trois décennies de canicule ou rongées par l’humidité des remises agricoles. Les roses trémières n’étant pas toujours là pour égayer le tableau, ces oeuvres sont souvent victimes du tagger publicide qui vous transforme une pastille Valda en gribouillis figuratif ou une marque de tronçonneuse en noctuelle géante.

A cause de ces spécialistes du palimpseste et quelque fois du lapsus calami disparaissent, peu à peu, ces points de repères qui faisaient le charme de nos campagnes. Nous prenions, rappelez-vous, après le mur Radiola pour nous rendre chez l’oncle Antoine, comme nous bifurquions avant Suze et Frigidaire pour aller chercher deux caisses de pommes de terre en Margeride.

Précisons enfin pour clore ce propos que les collectionneurs de photos immortalisant ces « réclames » s’appellent des publimuralophiles. Ce que nul, bien entendu, n’est censé ignorer.

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