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Thierry Wolton : « Il faut aussi combattre le négationnisme de gauche »

ENTRETIEN. Dans son essai Le Négationnisme de gauche (Grasset), paru en 2019, Thierry Wolton analyse l’aveuglement historique et idéologique d’une certaine gauche concernant les crimes du communisme. Il avait donné à la sortie du livre un entretien au Figaro qui gagne à être relu dans le contexte actuel.

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Pourquoi ce livre contre le « négationnisme de gauche » aujourd’hui ? En quoi, dans un monde largement « postcommuniste », cette question est-elle particulièrement brûlante ?

Thierry Wolton : C’est précisément parce que nous vivons dans un monde postcommuniste qu’il est important de comprendre ce qu’a été cette idéologie, et le système qui en a découlé, de voir ce qu’il en reste de nos jours dans les pays qui continuent à s’en réclamer, et dans les têtes, tant cette doctrine a fasciné. Il y a deux ans, à l’occasion du centième anniversaire d’octobre 1917, événement qui a ouvert le XXe siècle communiste, la réalité de cette histoire tragique est restée occultée par nombre de clichés, en dépit de faits avérés et indiscutables. C’est cela, le négationnisme : non pas une interprétation de l’histoire, ce qui est affaire d’opinion, mais le déni de la réalité. Continuer à présenter l’avènement du communisme comme une belle conquête de l’homme, avec ses pages glorieuses reprises de la propagande de l’époque, destinée justement à cacher la réalité du drame, comme la plupart des médias les ont resservies il y a deux ans, sans réflexion, symbolise la prégnance de ce négationnisme. Ne pas regarder cette histoire en face condamne à ne pas comprendre son héritage comme la politique de la Russie de Poutine, la dérive populiste de certains pays ex-socialistes européens, ou encore l’expansionnisme de la Chine. Plus largement, ne pas voir le bilan du communisme, le minimiser ou, pis, le nier, peut permettre à d’autres idéologies mortifères de ce type, ou différentes, de produire les mêmes effets catastrophiques. Combattre le négationnisme de gauche, comme tous les autres négationnismes, est une question de morale autant qu’une précaution de sauvegarde, au nom du « Plus jamais ça! ».

La négation des crimes nazis est sévèrement combattue, tandis que nier ou minorer les crimes du communisme...

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