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Un récit pour l’histoire ?

L’un des moments fondateurs de ce que fut la discipline historique en France fut sans conteste la Révolution française. Ce bouleversement politique fut aussi l’occasion d’un véritable bouleversement historiographique au cours duquel la nation française ne fut plus seulement objet d’histoire mais aussi sujet à part entière d’une nouvelle histoire en train de s’écrire.

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Le premier XIXesiècle : qu’est-ce que l’histoire ?

L’un des moments fondateurs de ce que fut la discipline historique en France fut sans conteste la Révolution française. Ce bouleversement politique fut aussi l’occasion d’un véritable bouleversement historiographique au cours duquel la nation française ne fut plus seulement objet d’histoire mais aussi sujet à part entière d’une nouvelle histoire en train de s’écrire. La discipline historique moderne devait naître de ce XIXe siècle foisonnant dans lequel la place à donner aux différentes disciplines intellectuelles et artistiques serait redéfinie. L’histoire n’était pas alors indépendante de la littérature et l’on ne distinguait pas encore réellement le romancier de l’historien. Des romanciers comme Balzac, Chateaubriand, George Sand ou encore Alexandre Dumas ne se considéraient-ils pas comme des historiens à part entière ?

Dès lors, il s’agissait pour les écrivains du premier XIXe siècle de chercher à définir ce qu’était réellement la science historique. Devait-elle s’émanciper de la littérature, ou bien au contraire aller de pair avec elle ? Quelle était la place de la fiction en son sein ? Pouvait-on ou devait-on être objectif dans la recherche comme dans l’écriture de l’histoire ? Autant de questions qui se posaient alors et qui ont fait de cette période un véritable laboratoire d’écriture historique. L’histoire n’étant pas encore prise sous l’étau d’un scientisme qui nuirait à son écriture et à sa diffusion, elle assumait avec une certaine audace une écriture aventureuse et pleine de libertés. On y revendiquait une histoire partiale, anachronique, subjective, parfois même fictive, sans pour autant négliger un travail de recherche souvent remarquable. Autant de procédés d’écriture qu’on assimile aujourd’hui à tort à la littérature et qu’on refuse à l’historien.

Fin du XIXesiècle : le tournant de l’école méthodique

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