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Entre délocalisations et redressements judiciaires, la lente agonie de l'entreprise Caddie

ARTICLE. L’entreprise alsacienne a été placée en redressement judiciaire pour la quatrième fois de son existence. Elle devrait subir une restructuration importante pour survivre, au prix de nouveaux emplois sacrifiés.

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SYSPEO/SIPA


Son nom est intrinsèquement lié à un produit, le chariot de supermarchés. Et pourtant, le caddie français agonise depuis dix ans. Une longue sénescence économique que de multiples reprises ne semblent pas pouvoir enrayer. Ce mardi 28 mai, la chambre commerciale du tribunal de Saverne a ainsi placé l’entreprise Caddie, basée à Dettwiller (Alsace), en redressement judiciaire. Elle a un mois pour trouver une solution pérenne, un repreneur ou redevenir profitable.

Les difficultés se sont accumulées ces derniers mois. La fin de la construction des chariots en plastique décidée en 2023 avait précédé une mise au chômage partiel en fin d’année 2023. Depuis le 10 avril, l’entreprise était à nouveau dans le collimateur de la justice, avec le déclenchement d’une procédure d’alerte par le commissaire aux comptes. D’après Pierre Dulmet, avocat du Comité social et économique (CSE) de l’entreprise, la dette vis-à-vis de l’URSSAF atteindrait 750 000 euros. « Il va falloir chercher d’autres repreneurs », a-t-il expliqué à France 3. Et, éventuellement, « chercher peut-être d’autres pistes que les chariots », conclut-il.

Sur ce point, l’avocat rejoint l’opinion des dirigeants de l’entreprise, qui se sont fendus d’un communiqué après la décision de la chambre commerciale – à laquelle ils ne se sont pas opposés. « Malgré les efforts de tous, la société n’est plus viable en tant que fabricant de chariots de distribution », expliquent-ils, déplorant que « la plupart de ses clients professionnels qui lui préfèrent des chariots fabriqués à bas coûts souvent pour quelques euros d’écart et malgré des niveaux de qualité inférieurs ». Une restructuration importante est alors évoquée, l’entreprise pourrait se réorienter sur des produits accessoires vendus en ligne et vers une offre de chariots reconditionnés.


Dix fois moins de salariés en moins de vingt ans


Cette restructuration ferait des déçus : « ce nouveau...

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