Entre les Français et le nucléaire, l’incompréhension persiste
ARTICLE. Le baromètre de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) montre que les Français ont une meilleure opinion du nucléaire que les années précédentes. Mais il montre également qu’ils en maîtrisent peu les aspects techniques.
Bonne nouvelle, le retour en grâce est confirmé ! Ce lundi 20 novembre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dévoilé son traditionnel baromètre annuel intitulé « La perception par les Français du nucléaire et de son contrôle ». Il y montre une évolution des opinions favorables à l’énergie de l’atome, à un niveau jamais atteint depuis l’existence du baromètre lancé en 2005. En 2022, les quelques 2000 Français interrogés en présentiels se disent à 46 % favorable au nucléaire. Ils n’étaient que 23 % en 2108, derrière les opinions défavorables (29 %).
Est-ce à dire qu’un raz-de-marée de confiance submerge les Français, sachant que les opposants à l'atome ne sont plus que 12 % ? Ce serait faire un raccourci. Tout d’abord parce que plus d’un Français interrogé sur deux ne s'y déclare pas "favorable". Mais surtout parce que le ventre mou, à savoir les catégories « hésitantes » sont 40 % en 2022. Ils étaient 46 % il y a cinq ans. Cela revient donc à dire que si les opinions tranchées ont largement évolué en un mandat présidentiel, il reste une énorme part de personne à convaincre, et une énorme part de personnes qui ne maîtrisent pas le sujet, comme tend à le prouver la suite du baromètre.
Méconnaissance de l’univers du nucléaire
La question des déchets radioactifs est toujours source d’inquiétude. On n’efface pas d’un coup de gomme les errements du passé et surtout des décennies de propagandes de la part d’associations comme Greenpeace ou de partis politiques comme Les écologistes (ex-EELV) ou, plus récemment, LFI. Ainsi, 69 % des personnes interrogées (contre 78 % en 2018) estiment que les précautions prises en matière de sécurité et de garantie de la santé des consommateurs ne sont pas satisfaisantes. Les déchets radioactifs font toujours peur, deux fois plus que les...