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L’Europe va-t-elle enfin parler d’énergie décarbonée et non d’énergie renouvelable ?

ARTICLE. Sur l'énergie, la France semble décidée à tourner la page de la naïveté européiste dont elle a fait preuve par le passé. Pour défendre le nucléaire, l’avantage écologique qu’il offre à l’Europe, et l'avantage stratégique qu'il offre à la France, Paris veut désormais parler d’ « énergie décarbonée » plutôt que d’ « énergie renouvelable ». Et elle n’est pas la seule.

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La ministre de l'énergie, Agnès Pannier-Runacher, lors d'une réunion extraordinaire des ministres de l'énergie de l'UE le mardi 13 décembre 2022. Virginia Mayo/AP/SIPA


On se souvient de l’amende — non versée à ce jour — infligée en 2022 à la France pour non-respect de ses objectifs en matière de pourcentage de renouvelable dans le mix énergétique français. Une pénalité de 500 millions d’euros attribuée à la France, pourtant élève modèle de l'énergie écolo en Europe, mais grâce au nucléaire et non aux éoliennes ou aux panneaux photovoltaïques que Bruxelles apprécie tant. Si la France a longtemps eu le nucléaire honteux devant le tyran allemand, cette page semble tournée et Paris est désormais à la tête de l’alliance du nucléaire. Et entend demander à l’Europe de mettre de côté son dogmatisme pour raisonner « bas carbone »  plutôt que simplement « renouvelable ».

L’Hexagone fait donc partie des 11 États membres qui viennent de publier une directive « bas carbone » à l’UE dans un courrier publié — et rendu public par le média Euractiv — le 19 décembre dans le cadre d’une réunion de l’Alliance, en marge du conseil Énergie à laquelle était conviée la ministre de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher. Dans cette note, qui réunit les signatures de la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, la Finlande, la France, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède, les membres de l’Alliance suggère une « évolution progressive de son approche actuelle en matière de décarbonation de son secteur énergétique ».


Quel est le but ?


Considérant qu’à mesure que « le niveau d’ambition progresse considérablement », les États estiment que le cadre actuel pourrait être amélioré pour « reconnaître pleinement la contribution de toutes les sources d’énergie non fossiles ». Cela passerait par « la reconnaissance de leur contribution à la réduction des émissions de gaz à effets de serre » pour les États membres qui « décarbonisent leur...

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