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La France et le budget de l’UE : quelques chiffres à connaître avant les élections européennes (partie 1)

CONTRIBUTION / ANALYSE. On entend souvent parler de "financements européens". Mais d'où vient l'argent, sinon des États membres ? La France en a-t-elle pour son argent ? André-Victor Robert, auteur de La France au bord de l'abîme : les chiffres officiels et les comparaisons internationales (éd. de l'Artilleur), s'est penché sur la question, en commançant par un état des lieux général.

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Le budget de l’Union européenne, ce sont des dépenses et des recettes. Les recettes de l’UE sont constituées de prélèvements sur le budget des États-membres, ou de renoncements de ceux-ci à leurs propres recettes budgétaires. Il est très facile de tracer la contribution de chaque État-membre au budget de l’UE. Nous montrons dans cette première partie que la France contribue sensiblement plus (de près de deux points de pourcentage) aux recettes de l’UE que ce qu’elle représente au sein du PIB ou du Revenu national brut (RNB) de l’Union européenne  – le RNB étant la somme du PIB et du solde des flux de revenus primaires avec le reste du monde.

Tracer ce qui revient à chaque État-membre dans les dépenses de l’UE est un peu plus difficile, car certaines dépenses peuvent avoir un caractère « transverse » et ainsi bénéficier simultanément à plusieurs pays sans qu’il soit possible de distinguer précisément la part qui revient à chacun d’eux. Les estimations sérieuses disponibles (qui seront présentées dans la seconde partie du présent article), concordent toutefois pour évaluer à une dizaine de milliards d’euros la contribution budgétaire nette annuelle de la France au budget de l’Union. Cette contribution nette est en outre appelée à s’accroître considérablement au cours des années à venir, sous l’effet du retrait des Britanniques, mais aussi et surtout sous l’effet du plan de relance européen engagé suite à la crise sanitaire.


La contribution de la France aux recettes de l’UE


Le budget européen est financé par des « ressources propres » qui se répartissent en deux grandes catégories : d’une part, les ressources propres dites « traditionnelles » collectées par les États pour le compte de l’UE, dont celle-ci est réputée être le bénéficiaire originel, et qui correspondent aux (très modestes) droits de douane vis-à-vis du reste du monde ; d’autre part, des ressources...

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