Le déficit commercial a dépassé les 160 milliards d’euros en 2022, à 164 milliards, d'après les chiffres publiés par les Douanes. En 2021, celui-ci n’était que de 85 milliards, et de moins de 60 milliards avant la crise sanitaire. En conférence de presse, le ministre du Commerce extérieur Olivier Becht a reconnu « un déficit extrêmement important » sur les biens.

Au-delà de l’inflation importée, alimentée par la guerre en Ukraine, le gouvernement a également pointé du doigt la dépréciation de l’euro par rapport au dollar l’an dernier et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement. L'ensemble de ces facteurs « représente 80% de la dégradation du solde commercial », selon le gouvernement. Dans le détail, les prix de l'énergie à l'importation ont été multipliés par 2,1 par rapport à 2021. Les exportations, quant à elles, ont rebondi d’environ 20%, portées notamment par les secteurs de l’automobile, l’agroalimentaire ou les cosmétiques, qui ont retrouvé des niveaux de vente observés avant la crise du Covid.

Perte durable des capacités productives de l’économie

Pour expliquer la dégradation structurelle de la balance des biens, il suffit de jeter un œil sur la part de la France dans la valeur ajoutée industrielle de la zone euro, qui « a diminué de 1,4 point entre 2019 et 2022 (soit une baisse de son poids d’environ 10 %), dans la continuité de la tendance baissière des deux dernières décennies », d’après l’institut Rexecode, cité par Le Figaro. La perte de productivité du travail entre 2019 et 2022 « touche la plupart des secteurs de l’économie, et notamment le secteur industriel. Elle est en outre plus marquée en France que dans les autres pays européens. Pour partie inexpliquée, elle pourrait refléter une perte durable de capacités productives de l’économie », alerte Rexecode. C’est dire si les efforts...