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L’UE va-t-elle envoyer les économies européennes par le fond avec des politiques économiques absurdes ?

CONTRIBUTION / ANALYSE. Un cercle vicieux d'erreurs, de dogmatisme et d'incompétence plonge les États européens dans un abîme économique. L'économiste Philippe Murer analyse chiffres à l'appui les raisons pour lesquelles le contexte économique actuel nous donne bien des raisons de nous inquiéter… mais aussi de ne pas désespérer.

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© Lemouton / POOL/SIPA




La croissance est durablement faible en Europe. Elle s’approche du niveau 0. Sur les deux derniers trimestres, l’Allemagne est en récession de 0,8% ; la France a une croissance nulle ; l’Italie est à +0,6% ; l’Espagne est la seule rescapée avec +2%. Une conséquence peut-être en partie de sa sortie du marché européen de l’électricité et de ses prix élevés. La situation de l'Allemagne est « dramatique », alerte même Robert Habeck, le ministre allemand de l'Économie, dans Les Echos. Pire, la croissance est durablement faible en Europe. Le problème devient donc structurel.







La croissance en Chine est faible et le pays semble durablement affecté par une crise de croissance. Si les Etats-Unis semblent se porter mieux, la croissance est obtenue grâce à un déficit public creusé à 7% du PIB, avec des ménages américains extrêmement endettés et au bord du craquage financier.



L’angoisse devant le déficit et la dette publique monte en Europe
L’angoisse devant le déficit et la dette publique monte en Europe




La dette publique atteint des niveaux dangereux
La dette publique atteint des niveaux dangereux


Le risque est grand qu’une Europe dogmatique commette les mêmes erreurs qu’en 2011-2013


L’Allemagne vient de faire un plan d’économies de 17 milliards d’euros pour 2024. La France, de 16 milliards d’euros – dans le détail, une coupe de 10 milliards d’euros dans les dépenses publiques et une hausse des taxes sur l’électricité de 6 milliards d’euros à compter du 1er février 2024. Les règles de contraintes budgétaires de l’UE, légèrement modifiées, s’appliquent à nouveau à douze États en « déficit excessif ». L’Italie grevée par un déficit public de 5% du PIB et par une dette publique à 144% du PIB devra aussi faire un effort. Cette demande de Bruxelles de couper dans les déficits, au moment où la récession est proche, est d’autant plus étonnante que le budget de l’UE a été augmenté début février de 65 milliards...

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