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Union européenne et monétaire : les facteurs d’aggravation (partie 2)

CONTRIBUTION / OPINION. Si des événements conjoncturels n’ont rien arrangé, le marasme dans lequel se trouve l’Union économique et monétaire est consubstantiel à sa création. La situation est-elle pour autant inextricable ?

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Nous avons montré dans le premier volet de ce triptyque qu’une monnaie unique n’était pas un facteur de convergence, mais au contraire un facteur de divergences économiques structurelles des pays qu’elle gouverne, et que Maastricht avait enclenché une mécanique à accroitre l’hétérogénéité des pays signataires de ce traité. Cette mécanique a été aggravée par trois autres facteurs comme nous allons le voir maintenant.

La contradiction entre élargissement et approfondissement : cette contradiction a toujours été au cœur des débats sur la construction européenne. Il semble qu’en ce domaine on soit allé trop vite et trop loin. Trop vite, car il est beaucoup plus facile et plus « vendeur » politiquement de proposer une convergence nominale de nombreuses économies. La pédagogie et la communication des autorités sur des chiffres de taux d’intérêt ou d’inflation qui convergent, graphiques à l’appui, sont beaucoup plus aisées que celles relatives à des explications de la complexité des conditions et rouages économiques nécessaires à la convergence structurelle, ne serait-ce que de deux ou trois économies. Quand il s’agit de vingt économies, n’en parlons même pas ! Cette convergence nominale est donc plus facile, on seulement à mettre en œuvre, mais aussi à faire constater par des électeurs non spécialistes à qui on demande d’adhérer et d’approuver. Attendre et constater les résultats d’une convergence structurelle demande en revanche beaucoup plus de temps. Dans certains cas, ce peut être l’affaire d’une génération, horizon beaucoup trop long pour s’accommoder du cycle électoral. Mais si on est allé trop vite, on est aussi allé trop loin. Les élargissements successifs n’ont fait qu’accroitre l’hétérogénéité économique structurelle de l’Union européenne (UE). En 1972, selon les chiffres de la Commission européenne, le passage de l’Europe des six à l’Europe des neufs s’est traduit par des augmentations homogènes de l’ordre de 30 % de la superficie, de la...

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