Bruno le Maire était visiblement ému, ce lundi 26 août, quand à l’occasion de son discours inaugural de la rentrée du Medef, le président de l’organisation patronale Patrick Martin lui a livré un bel hommage, délaissant à l’occasion le vouvoiement normalement de rigueur. « Cher Bruno, (…) tu as été un artisan déterminé et déterminant » d’une « politique probusiness », a-t-il rappelé, poursuivant , « Je n’oublie pas ton écoute et ta réactivité lorsqu’avec Geoffroy [Roux de Bézieux, son prédécesseur] nous échangions durant le Covid tous les jours avec toi. Pour tout cela, merci. » Un plébiscite pour un homme et une politique qui auront pourtant mené la France à un endettement record de plus de 3000 milliards d’euros.

Le patronat, s’il s’en défend, peine à masquer son engagement en faveur de la politique macronienne qui lui a été largement favorable. Sur France Inter ce lundi, Patrick Martin a considéré que si les centristes européistes de Renaissance ont perdu les dernières législatives, ce ne sont pas les mesures économiques qui ont été rejetées. « Pendant les débats électoraux (…) on n’a même pas entendu parler d’emploi. (...). Nous, ce qu’on veut, c’est réimposer la rationalité économique. » Si l’emploi n’a pas été une thématique majeure de cette campagne — dont il convient de rappeler le caractère éclair, peu propice à des débats de fond — l’économie a pourtant bel et bien fait partie des sujets de discussion.

Le nouveau Front Populaire propose par exemple d’organiser une grande conférence sociale sur les salaires, l’emploi et la qualification. Mais c’est son volet social qui braque le patronat, officieusement très opposé à la nomination d’un Premier ministre issu des rangs du NFP. Dans un entretien publié le samedi 24 août au Figaro, le président du MEDEF estime que s’il n’a « pas de préventions à...