Turquie Guerre

Haut-Karabagh : une paix juste pour le peuple arménien est-elle encore possible ?

OPINION. Le président turc Erdogan a conditionné mardi la normalisation des relations avec Erevan à l'amélioration des liens entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, allié d'Ankara. Signe d’une paix possible respectueuse du peuple arménien ?

/2021/10/ARMENIE_2

La guerre de 44 jours qui a ravagé le Haut-Karabagh à l’automne dernier a rebattu les cartes dans la région, sans pour autant mettre un terme au conflit. Une réorientation fondamentale de la politique étrangère de l’Arménie compatible avec les intérêts des grandes puissances dans la mise en place d’une paix « néo-libérale » semble aujourd’hui être à l’œuvre au détriment des droits des Arméniens. Est-ce pour autant une fatalité ?

Une guerre planifiée avec l’accord tacite de la « communauté internationale » ?

La guerre déclenchée par l’Azerbaïdjan, avec le soutien de la Turquie et de djihadistes syriens, contre le peuple arménien à l’automne dernier fut totale. L’Arménie a perdu plus de 4 000 jeunes hommes en 44 jours de guerre (souvent âgés de 18 à 20 ans). Pour une démocratie de 3 millions d’âmes, c’est un lourd tribut. Un peu comme si la France avait perdu 80 000 jeunes hommes en 44 jours. Sans compter les milliers de blessés à vie par les armes turques ou israéliennes les plus sophistiquées. Le 10 novembre 2020, un cessez-le-feu aux clauses léonines impose à l’Arménie la perte de nombreux territoires, sans aucune garantie sur le statut du Karabagh. Le point 9 du cessez-le-feu sur le déblocage des liaisons de transport dans la région ne cesse d’interroger sur la souveraineté que l’Arménie aura sur la région méridionale du Syunik. En 2025, l’Azerbaïdjan pourra demander le départ des militaires russes qui se sont déployés dans ce qu’il reste du Karabagh dès le 11 novembre. Les Arméniens du Karabagh seraient alors à la merci d’un régime qui a érigé le racisme anti-arménien au rang de racisme d’État.

Après la guerre, le président azéri Aliev a déclaré que les Arméniens avaient fui comme « des chiens ». Erdogan, lors de la parade de la victoire à Bakou, a entonné les louanges d’Enver...

Vous aimerez aussi