Afrique

La dette africaine

Pourquoi faudrait-il l’effacer et non la reporter ? Une répartition équitable des ressources naturelles en permettrait le paiement sans accabler les peuples.

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Alors que se tient une réunion du Club de Paris constitué par 22 états créanciers, on entend dire ici et là qu’il serait indispensable de permettre aux pays africains, ou à certains d’entre eux, de cesser le remboursement de leurs dettes pour favoriser le rétablissement de leurs économies et leur permettre notamment de lutter contre la pandémie de coronavirus. Pourquoi pas ? Mais alors certains paramètres devraient impérativement être pris en compte.

Tout d’abord, pourquoi ne parlerait-on que d’annulation de dette ? Ne serait-il pas préférable d’envisager un très long moratoire avec une clause de "retour à meilleure fortune" réservant la possibilité d'une reprise des remboursements en cas de rétablissement économique des débiteurs ? Rappelons à ce sujet qu’une partie significative de la dette de l’Allemagne à la suite des deux guerres mondiales n’a pas été payée en accord avec les créanciers. Les raisons de cet abandon de dette ont été politiques (ne pas renouveler la situation de crise qui avait contribué à la prise du pouvoir par les nazis) et économiques (permettre la renaissance de l’économie allemande). En revanche, il est pour le moins contestable qu’après avoir retrouvé un niveau économique particulièrement élevé et même enviable, l’Allemagne n’ait non seulement pas dû acquitter le solde de ses dettes mais encore qu’elle ait pu endosser les habits d’un état très "vertueux" au plan budgétaire et même particulièrement exigeant à l’égard des autres membres de l’Union européenne. Est-ce la situation que l’on voudrait pour ceux des pays africains qui connaîtraient plus tard une embellie économique, laquelle est parfaitement envisageable compte tenu de leurs ressources naturelles ?

Ensuite, force est quand même de rappeler qu’une partie significative de la richesse africaine a été accaparée par des clans au pouvoir, qui l'ont en bonne partie dilapidée en dépenses somptuaires. On précisera au sujet du caractère péjoratif du...

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