Internationalnéolibéralisme

La dictature des rentiers

ARTICLE. L’Allemagne montre comment résister à la dictature des rentiers, établie par le néolibéralisme.

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Essentiellement, le marché libre se réduit à un mécanisme disciplinaire : la menace du licenciement garde les salariés dans l’obéissance, l’entreprise doit rester compétitive au risque de perdre des marchés et si la direction de celle-ci ne satisfait pas les actionnaires, elle ne trouvera plus le capital nécessaire à l’exploitation. Beaucoup plus que la poursuite de la réussite, c’est cette peur de la précarité, de l’échec ou de la banqueroute qui constitue la main invisible poussant à toujours plus d’efficacité, et donc, dans la vision économique classique, à une allocation optimale des ressources rares, seul objectif qui compte pour le néolibéralisme, au détriment d’autres valeurs comme la cohésion sociale.

Si le capitalisme soumet le salariat et le patronat à la discipline du marché, un acteur économique y échappe : l’actionnariat, qui fait ce que bon lui semble lors des assemblées générales et que rien n’empêche donc d’exiger des rentes excessives, sous forme de dividendes ou de rachat d’actions propres, même si cela compromet la solvabilité voire l’existence même de l’entreprise. En amalgamant ces deux intérêts pourtant bien distincts, voire souvent antagonistes, le droit économique français ou belge permet la confusion permanente, entretenue par la propagande néolibérale, entre les entreprises d’un côté, perçues comme créatrices d’emplois et de croissance d’un côté et leur actionnariat de l’autre.

En revanche, l’économie collective, comme on l’a connue en URSS, pour avoir éliminé la compétition, l’incertitude et la peur qui en découle, remplace la main invisible par le dirigisme et la planification.  Or, sans risque d’être licencié, pourquoi un ouvrier ferait-il son travail de façon plus ou moins correcte ? Son directeur d’usine quant à lui n’a que les quotas de production à satisfaire, sans regard pour la qualité des produits puisque de toute façon les consommateurs n’ont pas le choix. Et peu importe les gaspillages d’argent et...

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