Front Populaire : L’Inde a signé lundi un accord avec la France pour l’acquisition de 26 chasseurs Rafale en version marine, en présence du PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, indique l’avionneur dans un communiqué. Est-ce une victoire industrielle pour la France ?

Jean-Baptiste Noé : En effet, cette annonce confirme l’attrait du Rafale à l’exportation. C’est un succès indéniable pour Dassault, mais aussi pour l’ensemble du secteur industriel français puisque la construction de ces avions va générer un chiffre d’affaires important et de nombreux emplois. Le montant estimé est de 7,5 milliards de dollars, ce qui comprend 22 Rafales monoplaces et 4 biplaces d’entraînement, destinés à équiper les porte-avions indiens. Les livraisons devraient débuter en 2029 et s’achever en 2031, ce qui fait donc 26 avions à produire en six ans seulement.

FP : Cet avion revêt-il une importance capitale pour l’Inde face au Pakistan et à la Chine ?

JBN : Les tensions entre l’Inde et le Pakistan sont de plus en plus fortes, comme en témoigne l’actualité récente. Mais il est bien évident qu’un tel contrat ne se décide pas en quelques jours et ne dépend donc pas des tensions actuelles. Mais l’Inde a besoin de s’équiper en armement moderne. Derrière le Rafale, il faut également former les pilotes et le personnel d’entretien et de gestion des avions, mais aussi adapter la tactique militaire. C’est donc un programme lourd, qui concerne l’ensemble des forces aériennes indiennes.

L’Inde veut démontrer qu’elle n’est pas dépendante de l’étranger et que ce programme s’inscrit aussi dans sa propre souveraineté industrielle.

Outre le fait que cela permet l’équipement de l’Inde, un tel contrat renforce aussi les relations entre l’Inde et la France. On peut y voir une concrétisation des récents voyages de Modi en France et d’Emmanuel Macron en Inde. De plus, l’accord prévoit l’intégration de technologies indigènes...